Ces derniers mois, la crise sanitaire a bouleversé le quotidien des Français et a obligé la population et les entreprises à modifier brusquement leurs habitudes. Mais si cette crise occasionne de nombreux problèmes, elle reste également une source d’opportunités. Cette période charnière, accélératrice de changements, a contraint les Français à évoluer rapidement et de façon très agile. Par exemple, les applications facilitant le travail à distance, déjà identifiées mais peu utilisées, ont connu un essor considérable lors du premier confinement, de même que le paiement sans contact.
Cette marche forcée vers le progrès ne peut néanmoins s’envisager qu’avec le concours des acteurs du secteur technologique, qui innovent sans relâche et apportent aux utilisateurs des solutions pour faciliter leur quotidien, et aux entreprises une aide pour pérenniser leur activité. Et dans le contexte de la crise sanitaire mais aussi chaque jour, parce que la seule constante dans notre monde est le changement, construire des solutions reposant sur des architectures informatiques efficientes et évolutives en quasi temps réel est un vrai chemin d’avenir.
Dans les années 30 et jusqu’au premier choc pétrolier au milieu des années 70, la marque et le produit s’imposent sur le marché et aux consommateurs. Les publicitaires tous puissants prennent la haute main sur les besoins et les envies. Un premier tournant s’amorce dans les années 90 avec l’émergence d’internet. Le manifeste agile est écrit en 2001 et à partir de 2010, la "lean startup" apparait, l’hyper-compétition redonne le pouvoir du choix à l’individu consommateur, qui revient naturellement au centre de toutes les préoccupations. C’est la fin progressive du marché de masse au profit de l’hyperpersonnalisation.
Dans un monde en constante évolution, les entreprises doivent impérativement co-construire leur solution avec leur client, pour répondre au mieux à ses besoins du moment, tout en essayant d’anticiper ses besoins de demain ou, du moins, en ouvrant la possibilité de prendre en compte d’éventuels changements futurs. Rapidité d’exécution et agilité sont d’autant plus importants que le cahier des charges est une cible mouvante : il évolue au fil d’événements imprévus et imprévisibles, comme les situations inédites engendrées par la crise sanitaire de ces derniers mois.
Les entreprises doivent être en mesure de s’adapter de plus en plus rapidement à ces imprévus. Pour ce faire, l’architecture « Event-Driven », qui signifie littéralement « conduite par les événements », s’impose progressivement comme un concept technologique adapté au monde d’aujourd’hui tout en restant ouvert aux besoins de demain. Désormais, les leaders engagés dans une transformation digitale se doivent de « penser événements » et d’intégrer cette notion dans leur stratégie technique, organisationnelle et culturelle.
Les progrès technologiques accompagnent les transformations de l’économie et ces dernières se développent sur plusieurs décennies. Ainsi, la décomposition du système d’information en services, puis plus récemment en microservices, s’est faite en parallèle de la recomposition de l’économie au gré, entre autres, des fusions/acquisitions d’entreprises, avec la motivation première de pouvoir intégrer plus facilement les systèmes d’informations hétérogènes provenant de deux sociétés à rapprocher.
La théorie des microservices est simple : elle vise à accéder à une meilleure agilité, à plus d’évolutivité et plus de réutilisation en décomposant d’anciens systèmes monolithiques en un essaim distribué dans le cloud de petits services ultraspécialisés. Plusieurs tentatives technologiques comme Corba puis SOA, qui sont nées dans les années 90, ont ouvert la voie de cette nouvelle approche de la construction des applications d’entreprises par services distribués sur un réseau.
Le paradoxe est qu’une partie de la complexité en matière d’intégration d’applications d’entreprise qu’on voulait alors réduire s’est déplacée vers de nouveaux défis renforcés par l’avènement du cloud computing, dont celui d’assurer la bonne chorégraphie entre les milliers de composants qui constituent maintenant un système d’information moderne et ce à travers un réseau de qualité très inégale. Nombre de concepteurs de solutions d’entreprises restent intimidés par cette difficulté qu’il faut pourtant affronter pour accéder au plein potentiel des microservices. C’est précisément là que l’architecture conduite par les événements viennent au secours des enjeux métiers dans cette nouvelle économie.
Sans rentrer dans les subtilités de ces architectures, le tempo de cette chorégraphie est donné par le routage intelligent des événements qui sont diffusés à destination des microservices concernés, et c’est la collaboration entre microservices dans cette danse frénétique qui au final crée de la valeur pour le monde des affaires et les clients finaux que nous sommes.
Il y a quelques temps encore, il n’était pas envisageable pour les professionnels qu’une solution spécifique, construite très simplement, puisse être en développement permanent. L’arrivée de nouvelles possibilités technologiques plus matures, plaçant le client et l’évolution de ses besoins au cœur des discussions et des enjeux de la solution, et répondant enfin à la réalité du monde économique, est très récente. Puisque la seule constance de ce monde est le changement, les entreprises doivent plus que jamais s’intéresser aux solutions qui permettent d’accompagner le monde dans sa perpétuelle évolution.