Le mouvement est lancé : En 2021, l’effervescence autour du Cloud a gagné la sphère politique française, avec des initiatives comme la doctrine du Cloud au Centre, portée par la Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, mais aussi par la stratégie d’accélération Cloud présentée par le Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O, en novembre 2021. Toutes deux engagent une forme de soutien officiel aux acteurs du secteur, en encourageant les organismes publics à se saisir du potentiel du Cloud, afin de développer une nouvelle génération de services numériques performante et de confiance, développée par des acteurs français et européens.
La grande majorité des DSI déclarent aujourd’hui avoir atteint les priorités que leur avait fixées leur direction générale dans le Cloud1. Cette technologie a donc tenu ses promesses, mais ne compte pas pour autant s’arrêter en si bon chemin. Demain, partout dans le monde, les dirigeants donneront à leur décideur IT de nouveaux objectifs autour cette fois de l’expérience immersive des utilisateurs, de meilleures connaissances des modèles commerciaux et des usages, favorisant alors l’innovation et la croissance. Le Cloud devient alors le facilitateur en tant que socle technologique.
En 2025, le Cloud ne sera plus en compétition avec le Legacy car les projets se déploieront nativement dans le Cloud pour une grande majorité des organisations. On le constate déjà et ce mouvement va clairement s’accélérer dans les prochaines années. Ainsi, le Cloud ne sera plus une technologie à adopter, mais parfaitement intégrée. Les futurs business models que les entreprises développeront seront basés sur le Cloud. Cette technologie deviendra, dès lors, le moteur de l’innovation commerciale et organisationnelle, et non plus seulement celui de la transformation digitale.
En ce qui concerne le développement des applications, les méthodes agiles et DevOps seront toujours la norme en remettant en question toute nouvelle solution monolithique. La tendance amorcée du “low code” se poursuivra certainement vers de l’assemblage et de l’intégration de composants, plutôt qu’à du développement d’applications ex-nihilo. Cela laisse entrevoir de nouvelles formes de marketplaces, bien différentes de celles connues à présent. Les utilisateurs et décideurs pourront assembler des composants interconnectables entre eux tout en maîtrisant la localisation de leur exécution.
Dans quelques années, 50 % des charges de travail seront exécutées sur le Cloud, que ce soit dans le cloud public, sur site ou à la périphérie (soit environ 2 fois plus qu’en 2020). Ces modèles d’usage ont déjà fait leurs preuves en matière d’innovation à l’échelle et de rapidité. Les fournisseurs de services Cloud ont créé des écosystèmes en proposant des solutions sur toute la chaîne de valeur. Et nous pouvons nous attendre à ce qu’ils étendent leur architecture centralisée à ce jour en proposant des solutions de Cloud distribué.
En adoptant une stratégie de cloud distribué, les décideurs informatiques remédient aux lacunes du cloud privé et s’alignent sur les besoins et exigences de gouvernance.
Également, le multicloud deviendra intentionnel et non plus utilisé par opportunité ou contrainte. Cette stratégie sera construite dans le cadre d’une réelle stratégie de la part des organisations en recherchant des services Cloud permettant l’interopérabilité entre leurs services tout en répondant à aux conformités et réglementations locales par des Cloud régionaux.
Enfin, l’organisation même des directions informatiques se verra désilotée. Le mouvement DevOps qui s’installe progressivement dans les entreprises illustre déjà cette tendance. Dans ce cadre, de nouveaux types d’équipes vont se mettre en place : celles dites « plate-forme » seront dévolues aux technologies mises en œuvre, de type Kubernetes ; d’autres, dites « de fusion », seront multidisciplinaires, engageant des experts business et techniques, qui deviendront les nouveaux interlocuteurs des acteurs du Cloud.
Les régulateurs, comme l’ARCEP, tout comme les clients ou encore plus largement les employés et les investisseurs exigeront des engagements forts en matière de durabilité auprès des entreprises et organisations publiques. Même si le Cloud est par définition plus éco-responsable que les centres de données privés ou l’usage de serveurs internes, il ne s’agira pas d’avoir des messages pour un effet "greenwashing".
2025 marquera une étape majeure vers une neutralité carbone comme le soulignent les engagements pris par les centres de données, opérateurs et associations professionnelles, signataires du Climate Neutral Data Centre Pact2 en faveur du Green Deal européen.
Tout comme la sécurité, le développement durable est une démarche partagée par l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur. L’engagement sera commun à la fois de la part du fournisseur de services, et à la fois par le client dans l’usage du Cloud. Le Cloud apparaît alors comme le levier technologique facilitant les engagements durables.
En 2025, le Cloud constituera le fondement de l’innovation et de la croissance des entreprises car il démocratisera les capacités informatiques et les technologies de nouvelle génération. Les organisations bénéficieront d’un riche écosystème d’outils et de solutions interconnectables. Les décideurs auront la possibilité de différencier leurs services et d’élaborer et de valoriser de nouveaux modèles économiques. Le Cloud sera la pièce maîtresse des nouvelles expériences numériques responsables.