MtoM Mag - Le journal de l'MtoM.
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Bien sûr que nous ne pouvons pas interdire l’outil. Au-delà de cela, nous devons nous en emparer et penser ou repenser l’évaluation des apprentissages.
L’outil passe à travers les mailles des filets des détecteurs de plagiat les plus efficaces habituellement. Alors nous devons nous faire à l’idée que les étudiants vont l’utiliser, un peu ou beaucoup. A nous de les évaluer sur des aspects pour lesquels les agents conversationnels ne seront d’aucune utilité. A nous de ne plus évaluer la simple restitution de contenu dans le cadre des objectifs d’apprentissage et de nous orienter davantage vers l’évaluation des compétences, les savoir-agir complexes de Jacques Tardif : l’utilisation d’un outil ou d’un concept dans le cadre d’une situation concrète, fictive ou réelle, par exemple.
D’une manière plus générale, assurons-nous que les étudiants ont bien fait le travail attendu en évaluant les traces d’apprentissage, le cheminement plutôt que sur le résultat final, en les faisant travailler sur des synthèses de documents, pourquoi pas issus de l’IA, en évaluant les compétences que l’IA n’a pas (encore) et qui sont pour le moment propres à l’humain : sens moral, sens critique, prise de position argumentée, aptitude à traiter un sujet avec humour ou dérision, auto-critique, etc.
Une piste serait aussi d’orienter davantage nos enseignements vers des activités réflexives en demandant par exemple aux élèves d’établir des liens entre un ou des textes et leurs expériences personnelles (stage par exemple), en les faisant réfléchir à la manière dont ils envisagent l’application d’un concept dans le cadre d’une activité future.
De ce point de vue, je dirais presque que l’arrivée de ces nouveaux outils est une bonne nouvelle. Elle va nous inciter à revenir aux racines de l’évaluation des compétences et d’obtenir des preuves plus solides et valides des apprentissages visés.
