Le volume de toutes les données créées et consommées dans le monde devrait augmenter à un taux de croissance annuel moyen de 61 % pour atteindre les 175 zettaoctets d’ici 2030 et 2 000 zettaoctets à l’horizon 2035. La quantité d’électricité nécessaire pour gérer ces données devrait augmenter en conséquence. Une situation fortement préoccupante surtout si l’on considère que les datacenters représentent déjà 3 % de la consommation mondiale d’électricité et que leur part dans la consommation électrique mondiale devrait atteindre 13 % dès 2030.
Le développement des énergies renouvelables et l’optimisation de la consommation énergétique sont impératifs pour répondre à la demande énergétique croissante et relever les défis qui incombent à ce secteur. Les propriétaires de datacenters sont conscients de l’importance des défis à relever. Consultés dans le cadre d’un récent &P Global Market Intelligence sur la réalisation de leurs objectifs en matière de transition énergétique et de développement durable, la moitié des sondés, jugent nécessaire et prioritaire de mettre l’accent sur les énergies renouvelables. 47 % ont cité l’amélioration du stockage de l’énergie, et un tiers (34 %) a affirmé l’importance de faire évoluer leur gestion de l’énergie afin d’en transformer les coûts en revenus. Par ailleurs, pour deux répondants sur cinq (38 %), l’optimisation de leur consommation d’énergie représentait un défi, et pour 37 % d’entre eux,il en va de même pour la réalisation des objectifs liés au développement durable.
Les datacenters disposent déjà de nombreux services pour gérer leur consommation d’énergie et leur éviter toute coupure de courant, grâce aux infrastructures d’alimentation sans interruption.
La maîtrise de la fréquence, par exemple, permet d’automatiser le contrôle des réserves de puissance active en fonction des écarts de fréquence du réseau, tandis que l’énergie distribuable implique des sources d’électricité pouvant être programmées à la demande des opérateurs de réseaux électriques. Autre solution, les onduleurs comme source de réponse de fréquence rapide (FFR) permettent au système d’alimentation de secours d’un datacenter de fournir des services énergétiques auxiliaires au réseau en cas de besoin, sans affecter les performances du datacenter.
En contribuant à l’accroissement de l’interactivité avec le réseau, les solutions existantes permettront non seulement d’améliorer l’empreinte carbone des datacenters, mais aussi de minimiser leurs dépenses en leur évitant l’investissement dans des systèmes de stockage flexibles.
La mise en œuvre des technologies permettant de soutenir ce modèle est déjà en cours.
Par exemple, les batteries lithium-ion connectées à un onduleur dans un datacenter Microsoft à Dublin sont utilisées afin de fournir une alimentation de secours en cas de panne. Ces batteries ont été certifiées, testées et approuvées pour être connectées au réseau électrique afin d’aider les opérateurs à assurer un service sans interruption dans le cas où la demande dépasserait l’offre générée par les sources d’énergie renouvelable telles que le vent, le soleil et la mer.
En réinjectant l’électricité produite par les énergies renouvelables dans le réseau, les datacenters créent de la valeur pour leurs propriétaires, leurs clients, les opérateurs de réseaux électriques mais aussi et surtout pour l’environnement dans son ensemble.