Les chiffres sont sans appel : l’IT représente aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Deux fois plus que le transport aérien. Et pour concevoir un ordinateur, il ne faut pas moins de 22 kg de produits chimiques, 240 kg de combustibles et 1,5 tonne d’eau…
Fort de ce constat, le cabinet Lucernys, spécialiste de la performance des DSI et ekodev, cabinet expert en RSE et stratégie climat, ont choisi d’unir leurs savoir-faire pour lancer une approche commune d’accompagnement des DSI autour du numérique responsable, baptisée NR360 (pour Numérique Responsable).
« Les DSI sont de plus en plus challengées pour faire des choix en accord avec la politique RSE de l’entreprise », explique Christophe Dorin, Directeur associé de Lucernys. Avant d’ajouter : « Il est vrai qu’avec la dématérialisation, le digital a d’abord bénéficié d’une image plutôt vertueuse, avant qu’il n’apparaisse au fil du temps comme porteur d’impacts écologiques significatifs. Pas tout à fait étonnant quand on dénombre dans le monde plus de 9 milliards d’objets connectés, smartphones et autres ordinateurs et que la durée de vie d’un PC a été divisée par trois depuis les années 80. Le phénomène a fini par accoucher du label “Numérique Responsable”, créé en 2019 sous l’impulsion de l’Ademe et WWF. ».
Pour sa part, Benjamin Dekester, directeur associé d’ekodev, estime qu’ : « Aujourd’hui la démarche est encore très nouvelle pour le secteur IT. »
L’offre NR360 a donc été conçue en cohérence avec le label Numérique Responsable, lui-même inspiré de la norme ISO 26000 qui définit 7 piliers RSE principaux comme la gouvernance, l’environnement, les achats responsables ou la sécurité des données. NR360 reprend cette logique sous une forme plus ciblée et permet de définir un score de performance et d’établir un premier set de recommandations comme la mise en place d’un calcul d’empreinte carbone, la définition de critères d’achats responsables, etc.
« Nous nous positionnons comme une boussole pour les clients en les aidant à prendre les bonnes orientations » explique Benjamin Dekester.
« Les DSI sont rarement en première ligne sur le sujet RSE mais nous voulons les aider à devenir des acteurs, capables d’anticiper les attendus de l’entreprise en matière de numérique responsable. », renchérit Christophe Dorin.
Il va sans dire que, dans un contexte de transformation digitale de l’économie, les entreprises ne peuvent plus faire abstraction d’une réflexion RSE. « C’est le cas notamment du rôle des SI quant aux obligations de reporting qui se profilent, à l’image de la CSRD et la Taxonomie Verte », explique Benjamin Dekester, d’ekodev.
Avant de conclure : « Si les systèmes d’information actuels savent remonter de l’information corporate, ils ne savent pas distinguer les investissements durables de ceux qui ne le sont pas. Comment, dès lors, pourront-ils se mettre en accord avec les nouvelles réglementations qui imposent de publier les investissements opex/capex dédiés à la durabilité des activités ? ».
Même constat chez Lucernys : « Il y a 6 ou 7 ans les DSI donnaient des iphones neufs aux collaborateurs », explique Christophe Dorin. « Aujourd’hui, elles sont beaucoup plus attachées aux approches plus responsables de la gestion de parcs de terminaux. »