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Utilisation de l’IoT dans le système de santé des Français aujourd’hui : où en est-on ?

Publication: 4 janvier

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Aujourd’hui, le marché de la e-santé représenterait 2,7 milliards d’euros chaque année en France...
 

Les usages de l’Internet des Objets médicaux (IoMT) se sont accélérés depuis quelques années, et 3 domaines d’application se démarquent désormais : les hôpitaux, les soins à domicile, et le suivi du bien-être des particuliers. Où en sommes-nous dans l’adoption des objets connectés médicaux ? Comment sont-ils utilisés dans la sphère professionnelle ou encore personnelle ? Quels sont les freins et les évolutions possibles qui participeront à la démocratisation de leurs usages ?

La e-santé représente l’ensemble des applications et technologies de communication permettant aux personnes recevant des soins médicaux et aux professionnels de santé d’accéder et d’échanger à des informations médicales fiables. Elle regroupe la télésanté, la télémédecine, la m-santé (ensemble des objets connectés et des applications mobiles), la robotique, ou encore la santé mobile.

L’intégration progressive de l’IoT dans les hôpitaux et cliniques privées

Les hôpitaux et cliniques privées rencontrent des problématiques diverses et bien connues, comme le manque de personnel et d’outils appropriés, le matériel vieillissant, etc. La mise en place de dispositifs IoT peut générer des coûts, mais permet également d’apporter des réponses adaptées aux besoins spécifiques des structures de santé, ainsi que de modifier positivement leur organisation de travail pour une meilleure efficacité. Outre cet aspect, l’évolution technologique pèse également dans la balance, les processus d’intégration étant souvent chronophages. Pour adopter des objets connectés, il faut premièrement identifier ceux étant les plus utiles et répondant aux besoins des structures, puis choisir la technologie réseau adaptée à leurs usages. Les hôpitaux doivent ensuite réaliser des appels d’offres, trouver des financements, passer par des phases de test visant à vérifier que les objets connectés choisis répondent à des normes de sureté et de performance précises et élevées, et enfin, procéder à leur déploiement, le tout au sein d’administrations dont les délais de validation sont parfois longs. Ceci est d’autant plus difficile que les acteurs du marché proposent généralement des équipements et des outils aux utilisations et configurations différentes et dont l’harmonisation reste un enjeu majeur dans ce milieu innovant et très concurrentiel. Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on compte aujourd’hui environ 10 000 catégories de dispositifs médicaux, c’est-à-dire entre 90 000 et 1,5 millions de produits différents dont la sécurité et la performance sont garanties par la législation européenne. Si ne serait-ce qu’1% de ces dispositifs sont connectés, cela représente tout de même un large panel de technologies et OS à apprivoiser, à mettre à jour et à déployer, créant une mosaïque de dispositifs aux capacités très variables.

Malgré tout, certains hôpitaux ont été convaincu de l’intérêt de la mise en place des dispositifs IoT en France, comme le CHU de Caen ou de Maubeuge. Les objets connectés aident non seulement au contrôle précis des conditions de soin en milieu hospitalier mais permettent également d’optimiser les analyses et la pose des diagnostics grâce à de meilleurs outils. Par exemple, les blocs opératoires possèdent désormais des objets connectés dédiés à la surveillance de la qualité de l’air et de la température. Les respirateurs, les pompes ou échographes disposent de fonctionnalités de géolocalisation pour que les équipes retrouvent plus facilement le matériel en cas de besoin. Le tracking d’asset est également essentiel pour la gestion et le suivi des stocks (poches de sang et médicaments etc.). Ce suivi est aujourd’hui nécessaire pour assurer le contrôle des dépenses globales suite à l’augmentation du coût des soins médicaux. Dans le cadre de la gestion des poches de sang, un tel suivi permet d’en assurer la traçabilité et l’intégrité, éléments cruciaux en tant de pénurie. Ces dispositifs garantissent leur bonne qualité et la possibilité de pouvoir les utiliser à temps, étant moins efficaces voire dangereuses au-delà de 5 jours si elles ne sont pas utilisées.

La digitalisation du soin à domicile, un secteur en pleine évolution

Le secteur du soin à domicile est l’un des secteurs les plus avancés en termes de développement et d’utilisation de l’IoT - dans le suivi et le diagnostic des patients, pour les soins thérapeutiques des maladies chroniques (diabète, maladies cardio-vasculaires, Alzheimer etc .), entre autres. La création d’un dossier individuel, personnalisé, et numérique pour le suivi patient est une véritable évolution, permettant au corps médical d’avoir un meilleur suivi à distance ou d’être alerté en cas de problème ou d’évolution notoire. Ces dossiers sont complétés en temps réel grâce aux données issues des dispositifs de suivi à distance des patients (RPM), objets connectés recensant les signes vitaux des patients.

Ces données viennent largement compléter la visite dans un cabinet médical. Par exemple, le suivi journalier de la glycémie des patients diabétiques permet de savoir quels aliments provoquent des pics de glycémie, et ainsi d’adapter l’alimentation en fonction. Également, avec un mois de mesures de la pression artérielle ou de la fréquence cardiaque, un médecin peut diagnostiquer plus précisément une maladie et créer un plan de traitement plus personnalisé et plus efficace. Grâce au recensement de ces données patient, une approche prédictive de la médecine et de la santé est rendue possible et peut se démocratiser.

L’évolution des objets connectés - mais aussi l’expansion des réseaux leur permettant de communiquer, sont un atout pour les consultations les moins urgentes menées à distance, mais également pour la lutte contre les disparités quand il s’agit de l’accès aux soins de santé. Même dans les zones blanches, les médecins ont désormais la possibilité de communiquer à distance, en utilisant par exemple un sac à dos connecté dédié aux déserts médicaux qui permet de changer de réseau télécom et d’opérateur - voire de passer par un réseau satellitaire, si l’un d’eux a trop de latence.

Malgré tout, le contrôle et la mise sur le marché de ces outils restent encore une fois complexe et de longue durée. L’évaluation de la qualité des objets connectés mis à disposition, mais aussi de la prise en charge par la sécurité sociale pour les patients, est encore en cours pour beaucoup de dispositifs innovants. Ceux-ci doivent être étudiés pour éviter tout bug, contrôlés et conformes aux réglementations en vigueur pour pouvoir être agréés et remboursés.

L’adoption grandissante des objets connectés dédiés à la prévention des maladies au quotidien

De plus en plus d’individus utilisent les objets connectés pour surveiller leur santé (à l’image des montres intelligentes et autres moniteurs de fitness, balances connectées, moniteurs d’activité, etc.). Au premier semestre 2022, les ventes de montres et de bracelets connectés ont atteint 41,7 millions d’unités dans le monde. Les montres intelligentes comptabilisent à elles seules 21 millions de ventes. Ce chiffre est en augmentation de 15% par rapport à la même période en 2021.

Grâce à ces objets connectés dédiés au suivi de la santé au quotidien, les particuliers peuvent désormais avoir de la visibilité sur certaines de leurs données de santé (pouls, tension, saturation en oxygène, etc.). Sans remplacer un suivi médical, les données leur donnent des indications sur leur état de santé général. Pour autant, il est important d’éviter l’automédication et la mauvaise interprétation de certains résultats. Les utilisateurs doivent être donc sensibilisés à une approche combinée IoT et médecin.

Les problématiques à adresser pour passer dans une nouvelle ère de la e-santé

La problématique première est la lourde responsabilité du traitement et de la sécurisation des données médicales. Il est en effet essentiel que les données des patients recensées par les entreprises soient protégées par les protocoles de sécurité les plus stricts, et il en vient de la responsabilité des fournisseurs de s’assurer qu’elles le soient. Réglementées par la loi HIPAA et le RGPD en Europe, la sanction est lourde si les données ne sont pas protégées (une pénalité maximale de 1,5 million de dollars pour chaque année d’infraction, doublée d’une peine de prison), de quoi refroidir certains acteurs de se lancer dans cette bataille.

Une autre problématique est l’interopérabilité universelle et le besoin d’uniformisation. Les équipements IoT des divers centres de santé ne fonctionnent pas encore de manière transparente avec d’autres types d’infrastructure, car aucune norme n’a encore réellement émergé. Si certains processus de certification ont vu le jour, l’industrie est encore loin d’avoir un écosystème unifié. De plus, il est nécessaire de progresser en matière de puissance de calcul, de communications sans fil et de miniaturisation des composants pour améliorer la filière sur le long terme. Enfin, la sécurisation des réseaux par lesquels transitent les données sensibles reste également un défi pour le secteur.

Le marché regorge de solutions et se développe rapidement depuis la crise du COVID-19, notamment en ce qui concerne le soin à domicile et l’auto-suivi santé. Cependant, un bon nombre de solutions et objets connectés attendent encore d’être certifiés pour rentrer officiellement sur le marché. L’évolution de la e-santé prendra encore du temps en France, car elle dépend de la mise à jour des réglementations en vigueur, et surtout, de la certitude que les objets connectés dédiés soient sûrs. Ce secteur en France promet malgré tout de belles avancées, comme plus de personnalisation des soins, ou encore la réduction du temps d’attente des patients dans les hôpitaux. L’Intelligence Artificielle aura également son rôle à jouer dans le diagnostic prédictif des patients.

https://www.objenious.com/

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