MtoM Mag - Le journal de l'MtoM.

De nouvelles technologies de communication se mettent en place, les capteurs deviennent de plus en plus précis, les sciences analytiques laissent rêver à l’élaboration de modèles prédictifs…

Cependant, cette révolution ne se déclenchera pas tant que nous garderons le même mode de pensée, c’est-àdire de se demander continuellement « Qu’ai-je donc envie de savoir de mon environnement ? »

Erreur ! Le vrai changement ne pourra se produire qu’à partir du moment où nous nous poserons la vraie question, à savoir « Qu’est-ce que mon environnement essaie de me faire comprendre ? »

Et c’est ce constat qui nous a poussés à nous mettre dans « l’esprit » d’une machine l’espace d’un moment. Exercice très déroutant.

Devenu machine, je me rends bien compte que mon responsable d’atelier s’attèle à optimiser sa productivité, raison pour laquelle il me demande de faire fonctionner ma mécanique à plein régime du matin au soir, voire même en cycle continu.

Augmentation de la production au détriment du maintien de la capacité de production…. J’ai mes roulements qui commencent à prendre du jeu, mon moteur surchauffe sous mon carénage, mais personne ne m’entend alors que je suis indispensable pour qu’ils puissent continuer à travailler.

C’est pourtant si simple, il suffirait juste qu’il soit informé en direct qu’une de mes pièces ne vibre pas comme d’habitude – pour qu’il décide de stopper la cadence avant la casse.

Qui peut m’aider à lui indiquer que je souffre ? Lui qui surveille tant sa santé avec tous ces nouveaux capteurs si utiles, pourquoi ne m’a-t ‘il pas encore équipée avec des capteurs précis parfaitement adaptés à ma structure ? Il pourrait aussi les coupler à des outils d’analyse traduisant instantanément mon état de fatigue et les causes de ce surmenage.

Mieux encore que prévenir mon responsable d’atelier pour qui je travaille pendant ses congés, mon ami l’automate de gestion pourrait immédiatement prendre une décision à distance de façon autonome, lui qui connait si bien le fonctionnement actuel de mes consoeurs réparties sur la planète.

En se basant sur des comparaisons de rendements instantanés versus des données d’exploitation typique, il saurait me désactiver ou réduire ma cadence sur un constat d’anomalie. Prévenir vaut mieux que guérir…

Remontant mes données de fonctionnement et d’état, je serai en retour très docile pour apprendre en temps réel, de nouveaux schémas de fonctionnement dictés depuis la supervision de mon cher fabricant. Ces nouveaux modes de vie plus saine me permettront de garder la forme et d’augmenter mon espérance de vie.

Moins de casse, et donc moins de stress pour le chef d’atelier, et des clients livrés dans les délais.

Pour boucler ce cercle vertueux, mon technicien de maintenance saurait exactement quand venir m’entretenir, et aurait même sur lui les pièces à remplacer avant leur usure fatale.

Des machines qui nous parlent, est-ce une vision si utopique ?

Il ne tient qu’à nous de rejoindre ce délicieux monde de machines plus fiables… La réponse est dans l’adoption de technologies qui nous permettent de comprendre et d’interpréter tout ce que peuvent bien vouloir nous faire entendre nos machines.

Aussi, pour être certain de faire un choix alliant pérennité et rythme effréné des innovations technologiques, il est indispensable de pouvoir compter sur des outils qui soient aussi évolutifs que possible. Et ce afin de toujours permettre l’intégration a posteriori de nouvelles briques technologiques.

Et enfin, comme entre humains, un dialogue est plus constructif qu’un monologue. Cette nouvelle relation homme-machine devra donc pouvoir s’appuyer sur des moyens permettant non seulement une capacité de remontée d’informations, certes, mais en plus sur une capacité de pilotage à distance pour un maximum de réactivité.

Le plus beau, c’est que tous ces outils existent déjà…

Si les technologies de l’IoT ou de l’IIoT (Industrial Internet of Things) voient leur futur développement pour une grande part dans l’Industrie 4.0 c’est grâce à une rupture tant technologique que de modèle économique : l’IIoT permet maintenant une grande facilité de mise en oeuvre baissant intrinsèquement les coûts de développement et de déploiement, et le plus important : l’ouverture des solutions et des standards libèrent les utilisateurs des verrouillages technologiques propriétaires parfois incompatibles avec INNOVATION !

Alors donnez la parole à vos machines, qu’elles soient machines de production, pompes à chaleur, climatiseurs, compresseurs, chaudières, chauffages, engins de chantiers, véhicules, groupes électrogènes, grues, matériel de mesure… tout ce qui tombe en panne, tout ce qui doit être entretenu régulièrement, tout ce qui doit être mis à jour périodiquement… a une « parole » qui compte…

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