L’IFA 2016 de Berlin (salon international de la radiodiffusion) qui s’est tenu en septembre dernier marque le coup d’envoi de la rentrée des acteurs du marché high-tech. Il met l’accent sur les dernières innovations et les tendances à venir du secteur.
Les avancées défilent à vitesse exponentielle : de la réalité virtuelle aux objets connectés en passant par la nouvelle génération des technologies OLED, aucun domaine n’est laissé de côté. Ces développements vont bouleverser en profondeur les possibilités d’apprendre, de communiquer, d’améliorer le confort de nos lieux de vie. Le niveau technique, en mutation perpétuelle, finit de convaincre les derniers sceptiques. Cette révolution high-tech dessine les contours de nos vies quotidiennes dans les décennies à venir. On aurait donc tort de reléguer ces nouveaux venus au statut du gadget.
Halo Sport. C’est le nom du nouveau produit lancé par la start-up californienne Halo Neuroscience.. Avec une promesse de taille : nous rendre plus fort et plus intelligent grâce à un simple casque audio ! Techniquement, l’objet est équipé d’électrodes qui envoient de petites impulsions électriques (2 mA) à la partie motrice du cerveau. Le dispositif permet alors d’amplifier l’activité neuronale pour développer en conséquence notre masse musculaire. En parallèle, les impulsions permettent de faciliter les connexions entre les cellules du cerveau, ce qui améliore les performances de la mémoire et la capacité à assimiler de nouvelles notions. Les données sont facilement traçables grâce à une application Smartphone consacrée. La qualité de la recherche développée par Halo Neuroscience et les résultats de test solides ont convaincu l’armée de l’air américaine d’utiliser le casque Halo Sport dans la formation des équipes..
Avec des résultats prometteurs : le temps de formation des pilotes de drones a été réduit de moitié. Même constat au sein de l’équipe américaine de ski olympique qui s’intéresse quant à elle aux bénéfices physiques du produit. L’utilisation du casque a permis d’augmenter de plus de 10% la force de propulsion des athlètes et leur intensité de saut. Et les champs d’actions ne s’arrêtent pas là puisque la société met en avant les vertus médicales de son offre qui s’avérerait pertinente pour compléter la rééducation nécessaire suite à un accident vasculaire cérébral. Une démocratisation est espérée dans le futur suite aux levées de fonds importantes suscitées par l’engouement de la Silicon Valley autour du produit. Pour l’instant, l’innovation technologique a un prix : 550$.
Et si nos habitats transmettaient l’envie de cuisiner même aux plus récalcitrants ? À horizon trois à cinq ans, nos cuisines pourraient fonctionner comme de vraies entités entièrement connectées et douées d’intelligence. C’est du moins la promesse de Panasonic qui présente un prototype très poussé de la cuisine du futur. Tout commence par la cave à vin, écrin incrusté dont la paroi transparente, entièrement digitalisée, permet d’accéder du statut de néophyte à celui d’œnologue ! En sélectionnant l’une des bouteilles de cette cave, l’écran donne accès à des propositions de recettes opportunes pour l’accompagner. Et si l’un des ingrédients vient à manquer, l’utilisateur peut le commander directement par l’intermédiaire de ce support.
Une fois la recette validée, les temps et températures de cuisson sont immédiatement envoyés au four et à la plaque à induction. Cette dernière est intégrée dans l’ensemble du plan de travail, ce qui permet de poser une casserole à n’importe quel endroit tout en découpant les aliments à côté. En parallèle, une deuxième vitre placée sur les bords du plan de travail se transforme en écran : un chef cuisinier apparaît pour apporter conseils et savoir-faire sur la préparation en cours sans perdre de vue la casserole puisqu’une caméra intégrée dans la hotte retransmet l’image en direct sur l’écran. La table du séjour gardera au chaud les plats servis grâce à un système de micro-ondes intégrées pour accompagner l’apprenti cuisinier tout au long de la préparation.
Se passer d’un ordinateur ou d’un Smartphone pour comprendre et communiquer avec un interlocuteur étranger. Le défi lancé par la société américaine Waverly Labs touche au but grâce à la pré-commercialisation d’oreillettes bluetooth baptisées « The Pilot ». Reléguant au second plan les applications Google Translate ou Skype Translator, mal adaptées aux échanges fluides et spontanés, la technologie est parvenue à abolir cette frontière linguistique qui dresse parfois tant de barrières entre les individus. Le dispositif est simple et efficace : l’oreillette sans fil analyse le langage de celui qui communique (à condition que ce dernier soit équipé du même appareil) et le retranscrit dans la langue de son interlocuteur pour une traduction en temps réel.
L’application Smartphone reliée permet de choisir les langues à traduire. Une fonctionnalité hors ligne donne aussi la possibilité de se passer d’une connexion internet pour profiter des fonctionnalités en toutes circonstances. Si seulement quatre langues sont disponibles pour l’instant (anglais, français, espagnol et italien), les développements à venir sont nombreux et intégreront l’arabe, l’hébreu, l’hindi et plusieurs langues asiatiques. L’opération de crownfunding a enregistré un vrai succès permettant d’entrevoir une livraison des pré-commandes de The Pilot d’ici la fin de l’année (prix envisagé : 130$). De quoi donner toutes leurs chances à de belles rencontres personnelles et professionnelles dans l’avenir.
Les bracelets connectés, sur le modèle de Fitbit, sont entrés depuis quelques années dans le quotidien des amateurs de courses à pied notamment. La société coréenne Innomdle Lab renouvelle le genre en ajoutant à son bracelet nommé SGNL la possibilité de téléphoner d’une manière totalement inédite. Connecté au Smartphone du propriétaire par système bluetooth, le bracelet détecte les appels reçus. Il suffit alors de porter l’index à son oreille pour communiquer avec son interlocuteur sans avoir à sortir le téléphone de sa poche..
La possibilité de prendre l’appel et de régler le volume de la communication s’effectue grâce au bracelet capable de s’intégrer avec une montre connectée de type Apple Watch par exemple. C’est le phénomène de conduction osseuse qui est exploité techniquement pour permettre d’entendre la voix du correspondant par simple pression du doigt sur l’oreille. Le son est transformé en vibrations qui circulent jusqu’à l’oreille où les ondes sont diffusées par l’intermédiaire des os du crâne. Procédé utile pour répondre discrètement en toute situation, Innomdle Lab se pose à l’avant-garde de nouvelles manières de communiquer. Le projet a fait l’objet d’un financement par l’intermédiaire d’une plateforme de crownfunding et l’objectif a été largement dépassé, laissant envisager une commercialisation du bracelet SGNL pour début 2017.