MtoM Mag - Le journal de l'MtoM.
- accueil .
- newsletter .
Flux RSS . - soumissions .
- publicité .
- contacts
Flux RSS .
En avril 2015, la modernisation nécessaire de l’industrie française devient un enjeu national avec le lancement du projet Industrie du Futur par le président de la République. Un programme ambitieux et opportun mais dont le succès dépendra de la prise en compte par les industriels français d’un certain nombre de paramètres décisifs. Sur quelles bases ce projet doit-il être lancé pour atteindre son objectif de transformer les techniques et les savoir-faire français et leur faire gagner en compétitivité sur les marchés internationaux ?
L’un des principaux piliers du projet Industrie du Futur est le développement de l’offre technologique. Cette offre repose de plus en plus sur des fondations numériques. Il en découle que la qualité de ces données numériques est primordiale pour l’usine mais aussi plus globalement pour l’entreprise et ses clients.
Si l’on veut tirer tout le parti de la valeur du patrimoine de l’entreprise, il faut envisager la transformation digitale à l’aune de la massification des données numériques qualitatives.
Une donnée est vraiment utile si elle est à jour, exploitable par les bonnes personnes, au bon moment, dans le bon processus industriel. La priorité est donnée aux référentiels équipant les processus et les données qu’ils contrôlent.
Ces référentiels sont au nombre de quatre :
Le CRM pour la relation clients dans toutes ses dimensions
Le PLM pour la définition, la simulation, la fabrication et la maintenance virtuelle des produits
L’ERP pour le pilotage financier, les ressources humaines, les achats et la planification
Le MES pour le pilotage opérationnel des usines
Un autre pilier du programme Industrie du Futur, axé sur le facteur humain, est la conduite du changement et notamment la formation des salariés autour du numérique et des nouvelles techniques industrielles.
Aujourd’hui, certaines catégories de salariés, proches des bureaux d’études ou des fonctions de direction, sont particulièrement sensibilisées aux nouveaux modes de travail et aux nouveaux savoir-faire tandis que d’autres, plus liées aux fonctions opérationnelles et de production, sont moins familiarisées à ces nouvelles technologies numériques.
Pourtant, une bonne politique d’innovation doit se nourrir des réalités et des leçons tirées de l’expérience terrain. Ainsi, chacun apportera sa pierre dans ces nouveaux processus numérisés et mieux intégrés. La chaine de valeur globale dans l’entreprise sera optimisée par une collaboration simplifiée.
Parce que la transformation de l’industrie se traduit concrètement par une transformation humaine, il est nécessaire de développer une offre de formation interne adaptée aux besoins de l’entreprise et tirant parti de nouveaux modes d’apprentissage. Aujourd’hui, il est possible de faire mieux et moins cher grâce à des outils combinant réalité virtuelle/augmentée, simulation et e-learning.
Cet effort de formation doit être pensé pour les personnels d’industrialisation, de production, de maintenance et d’après-vente, allant u produit aux services qui lui sont associés.
La modernisation ne se limite pas à la robotisation et à la destruction d’emplois qu’elle engendre, c’est aussi l’invention de nouveaux métiers et de nouveaux modèles économiques.
Le tournant que prennent de plus en plus d’entreprises en pivotant de la vente vers la location et les services associés, doit être anticipé en formant les équipes aux évolutions de cette transformation.
Prenons par exemple le domaine de la maintenance des équipements industriels. Il devient fondamental d’avoir une vue complète sur les parcs de machines et des équipes capables d’interpréter et d’analyser les informations qui en émanent pour anticiper les opérations et réparations nécessaires tout au long du cycle de la maintenance.
Toutes ces transformations sont d’ores et déjà abordées, voire intégrées par de grands groupes industriels mais l’Industrie du Futur ne peut se limiter à une simple évolution de « ces poids lourds ». Il est primordial que les PME et TPE soient aussi aux avant-postes de ce mouvement, car les sous-traitants doivent prendre ce même virage s’ils veulent garder une place importante dans l’industrie de demain. Par ailleurs, l’Industrie du Futur a besoin de forces vives et innovantes, dont une partie est nécessairement constituée de start-up et de petites entreprises agiles.
L’Industrie du Futur, c’est maintenant. Les régions investissent, l’écosystème technologique français est de grande qualité, des succès industriels sont déjà en production et démontrent la valeur de la modernisation des entreprises et de leurs outils d’ingénierie et de production. Pour mener à bien cette mutation technologique et pour réinventer l’industrie française, l’engagement de nous tous s’impose.
