Un secteur large : Sécurité régalienne ou sécurité privée, ce secteur couvre de multiples missions. Pour près de 60 milliards d’euros par an, il emploie 330000 salariés rien que dans le privé. Les 250 acteurs majeurs de la sécurité (dont Securitas, Prosegur) de plus de 500 salariés captent les ⅔ du marché de la surveillance humaine en vendant à grande échelle, le métier d’agent de sécurité, parfois décrié mais contrôlé et régulé depuis 2012 (date de création du Conseil National des Activités Privées de Sécurité).
Cependant, les stratégies de protection et de sécurité ne sauraient se limiter au seul déploiement d’agents. On parle ainsi de technologies variées, allant de la vidéosurveillance à la détection d’intrusion, de la domotique aux objets connectés (qui ouvrent aux particuliers un marché jusqu’alors essentiellement tourné vers les professionnels). L’auto-surveillance offre par exemple, la possibilité d’être alerté par sa caméra connectée, dès lors qu’elle détecte un mouvement : une notification est envoyée sur votre smartphone et une intervention permet de lever les doutes si nécessaire.
Avec 170 000 agents de sécurité - soit trois fois plus que de chauffeurs de taxis et un contexte de très forte demande suite aux attentats, le modèle de plateforme d’« agent de sécurité à la demande » émerge. Comment trouver un agent de sécurité ? A quel prix ? comment payer ? Quand est-il disponible ? Pour répondre à ces questions, Guardio a appliqué le « modèle Uber » à la sécurité privée et permet de réserver simplement les services d’agents de sécurité, partout en France. Les demandes en ligne des clients sont redirigées vers des prestataires sélectionnés et triés sur le volet. Le prestataire acceptant la demande en premier, est rémunéré via la plateforme après que Guardio ait prélevé le client.. Le prestataire et le client sont invités à noter et commenter l’expérience à la suite du service. Résultat immédiat : Guardio s’appuye sur plusieurs milliers d’agents répartis sur tout le territoire, offrant leurs services aux professionnels comme aux particuliers ; un développement qui a valu à la startup, une nomination aux Trophées de la Sécurité.
L’autre enjeu posé par ce modèle et notamment par les systèmes collaboratifs concerne la donnée. Ces plateformes collectent une donnée immense, très fiable, géo-localisée, de façon permanente et très ouverte. Cela pose des questions de fond sur de nombreux cas d’usage :
Je tague sur Facebook mes amis : son moteur de reconnaissance faciale est devenu l’acteur mondial numéro 1 d’identification de visages (programme DeepFace et acquisition récente de FacioMetrics, startup spécialisée dans le domaine)
Je laisse les empreintes de mes déplacements du fait de la géolocalisation permanente de mon smartphone : un hacker peut, de manière quasi instantanée, retrouver ma position, et donc me nuire, ou cambrioler sereinement mon domicile car me sachant à l’autre bout du pays. Le cas d’usage est identique en matière de domotique (piratage des webcams, caméras de surveillance ou autres systèmes de pilotage de la maison)
Je signale sur Waze la position des forces de l’ordre : quel jeu d’enfant pour les braqueurs ou les dealers en Go-Fast que de les éviter désormais !
L’ubérisation de la sécurité transfère sur la toile, une expérience qui était jusqu’alors entièrement hors ligne et optimise notre sécurité. De même, avec la donnée consolidée et intégrée qui devient la fondation d’une intelligence augmentée. Me sachant à l’étranger, mon système d’alarme ajuste automatiquement sa sensibilité aux intrusions et sollicite directement une intervention.
“L’homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique” Albert Einstein
L’avenir incontournable de la plateforme collaborative dans la sécurité est donc d’évoluer en véritable plateforme technologique, connectant les acteurs humains, les alertant intelligemment et leur offrant les moyens d’intervenir de manière adéquate dans les situations à risque. Pour mieux protéger, l’agent de sécurité devient 100% connecté. Et demain ? L’agent de sécurité sera-t-il un robot, autonome et intelligent ?