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Dossiers

Quelle influence auront l’intelligence artificielle et les robots sur le monde ?

Par Patrick Berdugo, Directeur Général France F5 Networks

Publication: Septembre 2017

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Beaucoup de français s’inquiètent de la disparition de leurs emplois qui pourraient, d’ici à une dizaine d’années, être effectués par des robots. Faut-il s’en inquiéter ?...
 

Il est rare qu’une semaine ne se passe sans que l’on voit les médias mettre sous les projecteurs les capacités d’un robot ou les progrès de l’intelligence artificielle pour effectuer des tâches qui étaient jusqu’à présent principalement attribuées à des humains. Il existe de nombreux domaines où les robots peuvent assurer des tâches effectuées par des humains.

Parmi quelques-uns des projets engagés et à venir on peut citer Ubo, un robot d’assistance aux personnes âgées, Baryl : un robot spécialiste de la propreté, Pepper le robot en mesure d’accueillir et de renseigner des voyageurs ou des visiteurs. Dans le domaine du BTP, In Situ Fabricator, un robot bâtisseur pourrait inquiéter de nombreux maçons. Et même du coté des métiers de bureau, des révolutions sont à venir. Le robot journaliste Articoolo ou des programmes d’intelligence artificielle qui pourraient remplacer des gestionnaires de fonds par exemple. Bref, ce que l’on appelle désormais la Quatrième Révolution Industrielle ne semble épargner aucun corps de métier.

Faut-il s’inquiéter des conséquences de la Quatrième Révolution Industrielle ? Nombreux sont ceux qui envisagent déjà un grand remplacement et certaines plateformes comme Will Robots take my job (« Les robots prendront-ils mon travail ? ») fournissent même des statistiques concernant les probabilités qu’un robot puisse remplacer quelqu’un à son poste dans l’avenir.

Parmi les résultats d’un récent rapport commandé par F5 et intitulé « Future of Apps » et revenant sur le futur des applications et la manière dont elles contribueront à façonner les changements sociétaux dans les années à venir, une question a été posée aux jeunes concernant l’impact qu’aura l’émergence de l’Intelligence Artificielle et les robots sur le futur de leur emploi. Il en ressort que 42 % des jeunes français se sentent plutôt préoccupés.

L’inquiétude de ces derniers est légitime. Toutefois, il faut également penser aux nouveaux emplois et aux nouvelles façons de travailler qui vont découler de l’adoption progressive des robots et de l’intelligence artificielle. Comme le souligne de rapport « Future of Apps » : « Nous voyons déjà les premiers signes de collaboration de l’industrie pour explorer et façonner les protocoles de meilleures pratiques pour la prochaine étape de la Révolution numérique ou Quatrième révolution industrielle ».

Par exemple, l’intelligence artificielle peut se mettre au service de la recherche d’emploi et ainsi aider ceux qui souhaitent trouver ou changer de travail. Et si certains emplois disparaissent lors des révolutions industrielles, de nombreux autres apparaissent en parallèle. Ainsi on pourrait rappeler que parmi les métiers populaires fin 2015, plusieurs n’existaient pas encore 10 ans auparavant : Développeur IoS/Android, Community Manager, spécialiste du Cloud, Spécialiste du marketing digital, etc.

Nul doute que la Quatrième révolution industrielle s’accompagnera de nouveaux métiers que nous n’imaginons même pas encore.

La France, pays moteur de la transition

Il est difficile de quantifier le passage à la quatrième révolution industrielle en France. Il n’existe pas vraiment de chiffre et les entreprises ne partagent pas toutes les nombreux projets qu’elles peuvent mener en interne.

Toutefois, nombreux sont ceux qui ignorent que la France joue et occupe un rôle majeur et que nous vivons dans un pays disposant de nombreux atouts dans l’intelligence artificielle ou la robotique. Comme le soulignait récemment dans une interview Serge Passolunghi, directeur des trois Open Innovation Labs de Renault « Les Français ne s’en rendent peut-être pas compte, la France est devenue un pays incontournable dans l’intelligence artificielle grâce à notre excellence en mathématiques ».

En effet, la France compte de nombreuses grandes écoles reconnues, mais aussi des formations plus spécialisées qui sont tournées vers la robotique, la réalité virtuelle ou l’intelligence artificielle. C’est peut-être ce qui explique que nombre d’industries majeures en France ont très tôt mis en œuvre leur transition vers la révolution numérique. On peut citer par exemple l’aéronautique, l’automobile (nous y reviendrons), le ferroviaire, la santé/recherche, les jeux vidéos et les métiers de l’image, etc.

Le gouvernement et les pouvoirs publics français ont également jouer un rôle prépondérant dans le développement d’une filière de pointe en contribuant à faire travailler ensemble, les industriels, les universités, et les laboratoires de recherche. Beaucoup d’entreprises ont pu profiter et profitent toujours de nombreuses opportunités pour se développer (Investissements d’avenir, BPI, Industrie du futur, French Tech, etc.).

Enfin, ont peut citer de nombreux évènements phares tels que le nouveau salon VivaTech ou les plus anciens que sont InnoRobo ou même Laval Virtual, lancé il y a près de 20 ans…

L’exemple de l’industrie automobile

L’industrie automobile a souvent été pionnière en matière de transition. Celle-ci a très tôt abordé les évolutions offertes par la deuxième révolution industrielle (électricité + optimisation de la mécanisation des chaines de production) et la troisième révolution industrielle (apport de l’informatique dans la conception, la gestion de projet, le pilotage des chaine de production, simulation et crash tests).

Chez la plupart des constructeurs la quatrième révolution industrielle (des outils intégrant réalité virtuelle et réalité augmentée et IA pour concevoir des véhicules, développer des programmes pour accompagner les véhicules autonomes et gérer leurs comportements, etc.) est déjà à pied d’œuvre depuis longtemps aussi bien dans la conception, les RH ou la relation client.

C’est le cas chez Renault par exemple qui a pris le virage de l’intelligence artificielle et de la réalité virtuelle il y a plusieurs années. Renault s’est très tôt penché sur sa transformation numérique. Cela s’est traduit par la création d’un poste de CDO (Chief Digital Officer) chargé de porter cette transition en interne au niveau des différents services, la collaboration avec de nombreuses grandes écoles, mais aussi par la création d’une Digitale Factory et d’un Digital Lab pour collaborer et initier des projets avec le milieu des startups.

Parmi les points forts, on peut citer les nombreux usages et les avancées favorisées chez Renault par l’adoption de la réalité virtuelle et de la réalité augmentées qui est utilisée pour le design des habitacles mais aussi les tests d’aérodynamisme ou les simulations de conduites et d’accidents. Les possibilités sont multiples. Certaines sont même parfois plus originales comme ce jeu collaboratif qui permet à 4 personnes équipées de casque de réalité virtuelle de gérer l’arrêt au stand d’une Formule 1.

Enfin, en phase de développement, Renault anticipe et travaille sur tous les usages qui seront favorisés et permis grâce à l’intelligence artificielle : la voiture autonome et connectée capable de gérer un trajet sans aucune intervention humaine, des habitacles équipés d’assistants vocaux capables de répondre de mieux en mieux à vos demandes en fonction de vos interactions, des applications pour trouver une place de parking, un restaurant à proximité, proposer un itinéraire (le plus court, le plus rapide, le plus économique, le plus touristique, etc.)

Dans cette course vers le futur, Renault a d’ailleurs récemment effectué une opération stratégique en acquérant les activités de recherche et développement d’Intel en France se dotant par là de plus de 400 salariés dotés de compétences clés dans la connectivité, le multimédia et l’intelligence artificielle.

Mais Renault n’est pas un cas isolé puisque Général Motors a fait l’acquisition d’une startup spécialisée dans la conduite autonome, Ford a annoncé son intention d’investir dans une société spécialisée dans la robotique et l’intelligence artificielle et BMW a signé un partenariat avec IBM autour des assistants intelligents.

Si on ajoute les nombreux recrutements d’ingénieurs prévus par l’ensemble de la filière pour les prochaines années, l’intelligence artificielle et le numérique vont contribuer à tirer les emplois du secteur vers le haut.

Conclusion

L’apport de l’intelligence artificielle et des robots passera par une période charnière ou certaines entreprises seront en avance et où d’autres devront effectuer rapidement leur transition numérique afin de pouvoir rester compétitives. Il ne fait aucun doute que dans le futur, la France continuera à intégrer l’intelligence artificielle, les robots et les outils d’apprentissage machine à l’ensemble des secteurs d’activité. Si de nombreux emplois manuels sont susceptibles d’être remplacés au cours des dix prochaines années, la France est bien positionnée pour capitaliser sur ses jeunes talents entrepreneuriaux actuellement en plein développement. Cela lui permettra très certainement de figurer parmi les leaders mondiaux dans des domaines cruciaux tels que l’ingénierie, la production, les sciences et les technologies.

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