Ces dernières années, nombreuses sont les initiatives inspirées par l’intelligence collective avec notamment l’émergence de Fab Lab ou encore des Thinkthank. Ces « plateformes ouvertes » sont des lieux d’échanges et de partage où des groupes de personnes travaillent ensemble et mutualisent leurs connaissances au profit d’une même cause. En mettant ainsi l’intelligence en réseau, on crée un potentiel d’innovation plus important que si on cumulait simplement l’intelligence de chaque individu.
Aujourd’hui, que ce soit dans le secteur alimentaire ou encore le secteur cosmétique, « l’intelligence » du développement des produits est séparée entre les différents services. Or, c’est globalement et dans la continuité qu’il faut voir les choses. Il n’y a plus un seul dépositaire du savoir-faire dans le processus de développement des produits.
Partager et collaborer efficacement sont deux composantes primordiales à un environnement d’intelligence collective. Des outils, telle une solution PLM, existent pour consolider les informations produits, les organiser et les partager facilement avec le plus grand nombre et ce en temps réel. Mais, pouvoir capitaliser sur l’existant est tout autant primordial.
En effet, il est important de consolider les informations et mettre à profit les réussites et les échecs pour les futurs produits. En capitalisant la documentation, les données et les informations, l’entreprise optimise les prochains cycles de développement produits et peut réutiliser les éléments qui ont fonctionné.
En partageant et en capitalisant sur les connaissances de l’entreprise, on pose les bases de l’intelligence collective.
Mais cette intelligence collective ne s’arrête pas au mur de l’entreprise. Clients, fournisseurs, partenaires, etc. ont tous intérêts d’y contribuer.
Constituer une base de connaissances qui puisse alimenter les futurs lancements produits nécessite plusieurs sources :
Faire appel aux idées de ses clients pour créer de nouveaux produits
En effet, que ce soit sur des sites web, les réseaux sociaux, les sites e-commerce, les magasins éphémères ou dans leurs habitudes de consommation, à l’ère du digital, les consommateurs laissent des données partout. Les entreprises ont tout intérêt à tirer profit de cette opportunité pour récolter ces informations mais surtout pour les traiter efficacement afin de créer de la plus-value dans leur processus de développement produit.
Danone avait, par exemple, fait voter en 2008 les consommateurs pour sélectionner le prochain parfum de sa « Danette ». Ou encore la marque Bonobo associée pour la cocréation à la société La Boutonnière, avait proposé au public d’imaginer des modèles de marinière et sweat-shirt.
L’objectif est de transformer le niveau d’exigences croissant des clients en un atout pour se démarquer. Le maître mot : capitaliser les besoins consommateur pour s’ouvrir à de nouveaux marchés et fidéliser les clients actuels.
Intégrer son réseau de fournisseurs et partenaires
Aujourd’hui, les fournisseurs ont un rôle de plus en plus indispensable dans le développement des nouveaux produits et au bon fonctionnement des entreprises.
Depuis quelques années des outils de collaboration se mettent en place comme la gestion des appels d’offres ou encore le portail fournisseur permettant aux industriels et aux distributeurs d’échanger et de partager de la donnée de manière collaborative.
Imaginons que vous êtes industriels alimentaires et que vous souhaitez développer une nouvelle de gamme de produit. A la faveur d’appels d’offres ou en candidature libre, votre écosystème fournisseur peut proposer des spécifications « produits » pour de nouveaux composants. Cette source d’inspiration est non négligeable. D’autant plus que, s’ils saisissent à minima les principales caractéristiques de ces composants, vous pourrez simuler immédiatement une variante de votre produit avec ce composant.
L’intelligence collective se retrouve également dans cette relation. L’objectif est de permettre à chacun d’améliorer de part et d’autre la connaissance collective.
Au travers de nos différents exemples, nous comprenons l’importance de cette intelligence en réseau.
Faire naître l’intelligence collective dans une entreprise ne revient pas à réaliser une simple « mise à jour organisationnel ». C’est mettre en place les méthodes et les moyens nécessaires pour travailler dans un environnement propice à l’intelligence collective. C’est mettre en place une véritable vision globale et une chaîne continue entre son entreprise et son écosystème.
Si nous poussons notre raisonnement d’intelligence collective, nous pourrions imaginer la mise en place d’une « marketplace » collaborative et globale pour échanger. Un espace où l’on pourra proposer des services (veille réglementaire, espace de négociation, gestion des services de crise…) et dans lequel tous les acteurs (industriels, distributeurs, laboratoire, agences de pack, …) pourront échanger.