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L’industrie du futur a d’ores et déjà de nombreux défis à relever en termes de performance et d’efficacité énergétique. Il est urgent d’y répondre par des solutions technologiques innovantes, afin de relancer l’industrie française dans la compétition mondiale. L’Alliance Industrie du Futur fédère en ce sens l’ensemble des acteurs publics et privés.

L’usine connectée est une formidable opportunité pour l’industrie française

La vague du numérique et de la transformation digitale qui déferle sur nos économies transforme profondément nos sociétés au plan économique, scientifique, sociétal et industriel. En 2020, il y aura 80 milliards d’objets connectés, ce qui concerne bien évidemment l’industrie.

Les services digitaux seront la valeur ajoutée de l’industrie du futur. L’usine connectée en sera le fer de lance. Il s’agit d’une opportunité considérable à saisir pour repositionner l’industrie française sur la scène internationale. L’enjeu est de taille : l’industrie française sera du futur ou ne sera pas.

La liste des technologies disruptives utilisées dans l’industrie est impressionnante : l’IoT (internet des objets), changement radical qui ouvre un accès direct aux données des équipements ; le big data, essentiel pour traiter la multitude de données qui circule dans un système ; le cloud qui révolutionne l’accès aux données ; la fabrication additive, etc. Ces solutions inédites transforment profondément et durablement les modèles industriels, en apportant de nouveaux usages et une nouvelle relation de l’homme à l’usine. Mais l’immense quantité de données ainsi accessible, produite et traitée, soulève en parallèle la question de la cybersécurité. Susceptible d’impacter l’outil de production, cette problématique est majeure, voire vitale, pour le secteur industriel. Il convient dès lors d’appréhender ces technologies de rupture dans leur ensemble pour exploiter pleinement leur potentiel.

Les machines industrielles sont désormais interconnectées et autonomes. Elles offrent de nouveaux services via une intelligence locale embarquée, ce qui permet de rendre agile le modèle de production de l’usine, tout en optimisant les circuits d’information et de prise de décision dans une organisation de plus en plus responsabilisée à tous les niveaux. Nous sommes désormais dans une communication inter- directionnelle : les décisions se prennent là où les experts se trouvent (opérateur, responsable énergie, chef d’entreprise, directeur de site, etc.). De plus, avec la contextualisation des données et leur mise à disposition en temps réel à l’ensemble des collaborateurs, la prise de décision est optimisée.

La frontière entre industrie et services s’estompe

La production devient l’un des éléments d’une offre globale de services. L’objectif pour les industriels est désormais de répondre aux évolutions rapides de la demande du marché, ainsi qu’aux attentes spécifiques de chaque client par la mass-personnalisation de la production. Il s’agit d’une évolution majeure : le client prend beaucoup plus d’importance dans le processus industriel et dans l’organisation de la production.

L’usine du futur est donc amenée à répondre à de nouveaux défis en termes de compétitivité, de performance mais aussi de respect de l’environnement. Relever ces défis implique de transformer les outils de production, de garantir la continuité numérique, mais aussi d’adapter la distribution d’énergie.

Réinventer l’usine grâce à une distribution intelligente et sur-mesure de l’énergie

Dès lors, l’énergie, de par son approvisionnement, sa gestion et sa distribution, est une question cruciale. Les usines consomment 35 % de l’énergie produite au niveau mondial. L’objectif est d’optimiser la gestion des réseaux et d’en d’améliorer la qualité en proposant aux industriels des solutions sur-mesure, en fonction de leurs besoins précis et du territoire sur lequel ils se trouvent.

L’énergie devient un enjeu territorial. Les solutions pour l’industrie sont à mettre en place à l’échelle locale, comme pour les smart cities. L’enjeu est de passer d’une production d’énergie centralisée à une production décentralisée. La génération, le stockage et la distribution de l’énergie doit pouvoir se faire au plus près de l’endroit où elle est utilisée, grâce aux énergies renouvelables et aux technologies de stockage.

La distribution d’énergie devra se faire via des réseaux plus intelligents ayant la capacité d’intégrer les apports de production d’énergie intermittente, d’alimenter de façon modulée des machines, de dialoguer avec les équipements consommateurs d’énergie (monitoring de réseau, automatisation, gestion de la demande, etc.). Ces systèmes plus intelligents et décentralisés garantiront également plus de sécurité grâce à leur forte capacité de résilience. Capables de se réparer automatiquement, ils pourront se reconnecter à leurs utilisateurs dans la minute suivant une panne. Ils s’appuieront également sur un haut niveau de détection des cyberattaques pour assurer une réelle continuité opérationnelle.

Ces nouveaux systèmes contribueront par ailleurs à alléger la facture énergétique et le bilan carbone des activités industrielles. Pour une gestion plus efficace de la consommation et des coûts, des compteurs intelligents et une infrastructure de réseau numérique permettront aux industriels de mieux contrôler l’endroit, le moment et la manière dont l’énergie est utilisée.

La 4ème révolution industrielle est en marche, des solutions innovantes existent, d’autres sont encore à imaginer. L’ensemble des acteurs, publics et privés, doit faire de cette question une priorité nationale, pour faire de la France l’un des piliers mondiaux de l’industrie du futur.