MtoM Mag - Le journal de l'MtoM.

À l’occasion du Salon de l’Immobilier d’entreprise 2018 (SIMI), un bilan des avancées et perspectives de la Charte d’engagement volontaire de la filière du bâtiment à développer des « Bâtiments connectés, bâtiments solidaires et humains » signée il y a un an sous l’impulsion du Ministère de la Cohésion des Territoires et des relations avec les Collectivités territoriales en partenariat avec la Smart Buildings Alliance for Smart Cities (SBA) et l’Alliance HQE-GBC, a été présenté à la profession, ce jeudi 6 décembre à 11h00.

2018 a été une année de création des outils nécessaires au déploiement des bâtiments connectés. Les acteurs ont désormais à leur disposition pour expérimenter des référentiels techniques et des labels pour valoriser leur démarche, un MOOC et des premiers retours d’expériences. Si le bâtiment connecté est entré dans les esprits, il reste encore une pratique émergente. Quelques freins doivent encore être levés pour faire adopter le bâtiment connecté comme l’ont mis en évidence plusieurs enquêtes récentes.

« En 10 ans, la digitalisation des services, des données et des processus est venue améliorer la vie quotidienne des français. Demain, le logement connecté promet plus de confort, une meilleure qualité de vie et des économies d’énergie simples pour tous. Ces progrès doivent être mis à la portée de tous et la mobilisation de la filière du bâtiment sera incontournable. C’est pourquoi, je proposerai au Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Energétique de travailler à une feuille de route pour déployer le bâtiment connecté autour de trois grands chantiers : donner confiance aux usagers, encourager les acteurs à expérimenter et anticiper les mutations de la filière en termes d’emploi et de création de valeur. » déclare Thierry Repentin, Président du Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Energétique.

« Les premières opérations pilotes R2S ont mis en avant les bénéfices pour la qualité de vie des utilisateurs, le meilleur pilotage des ouvrages mais aussi l’intérêt patrimonial en termes d’attractivité et de valorisation des actifs. Il nous faut maintenant déployer à plus grande échelle le bâtiment connecté et l’implication des pouvoirs est clé pour réussir. » précise Emmanuel François, Président de la SBA.

« Faire adopter le bâtiment connecté nécessite encore de démontrer aux utilisateurs qu’il ne s’affranchit pas du développement durable, tant en termes de santé, de rapport coût-avantage, ou encore de respect de l’environnement. C’est tout l’intérêt du partenariat que nous avons construit entre la SBA et HQE et des travaux annoncés pour 2019. » conclu Philippe Van de Maele, Président de l’Alliance HQE-GBC.

Le 7 décembre 2017 était lancée, sous l’impulsion du Ministre de la cohésion des territoires, la Charte d’engagement volontaire de la filière du bâtiment à développer des « Bâtiments connectés, bâtiments solidaires et humains ». Cette charte marque le soutien de l’État aux initiatives visant à déployer des bâtiments connectés, bâtiments solidaires et humains, résidentiels et tertiaires et l’engagement à participer au suivi de ces bâtiments en vue d’en faire une pratique courante progressivement. Elle compte aujourd’hui 127 signataires.

Télécharger la Charte ici.

Bilan des avancées 2018

Des référentiels techniques et labels pour accompagner les acteurs : La charte a défini un cadre de référence du « bâtiment connecté, solidaires et humains », selon 6 thèmes : connectivité du bâtiment, architecture réseau, interopérabilité des équipements/réseaux/services, développement de services, sécurité numérique, management responsable.

En 2018, ce cadre de référence s’est concrétisé par la publication de référentiels techniques adapté aux différentes typologies d’ouvrage par Certivéa et Cerqual Qualitel. Téléchargeable par tous, ils constituent une aide dans la formulation des exigences pour des bâtiments connectés et communiquant. Les acteurs peuvent valoriser l’atteinte de ces exigences à travers le label volontaire « Ready to Services » (R2S) pour les bâtiments tertiaires et la certification NF Habitat HQE pour les logements via la rubrique « bâtiment connecté ».

Précisions R2S ici – NF Habitat HQE ici.

Des premiers bâtiments connectés et communicants : A travers les réponses des signataires de la charte au questionnaire adressé fin octobre, c’est une trentaine de bâtiments qui ont été déclaré « bâtiment connecté ».

Des premiers retours d’expérience, alimentés par les acteurs engagés en labellisation, viennent d’être publiés au travers de 12 business cases. Ils décrivent, pour chaque ouvrage, les actions engagées et se concluent par un témoignage du maître d’ouvrage sur les bénéfices qu’il en a tirés. Les arguments mis en avant sont ainsi des avantages attendus en termes d’attractivité, valorisation de l’actif, d’amélioration des performances et enfin la possibilité de développement de nouveaux services aux habitants, utilisateurs.

Découvrir les retours d’expérience : Bâtiments tertiaires ici - Logements ici

Des outils pour accompagner l’acquisition des compétences : Afin de faire monter en compétences l’ensemble des acteurs sur le bâtiment connecté et communicant, un MOOC a été développée par la SBA en partenariat avec le Cnam. Cette formation en ligne permet de former les professionnels aux aspects techniques relatif aux bâtiments connectés, mais également de les sensibiliser à l’information aux usagers et à la protection des données. Les inscriptions sont ouvertes pour la première session qui débutera le 25 février 2019 (fin de session le 7 avril).

Inscriptions et précisions ici.

Une meilleure compréhension des besoins : Le bâtiment connecté est entré dans les esprits comme le montre le baromètre Qualitel 2018 : 93 % des Français ont déjà entendu parler de logement connecté. Pour autant, il est encore un sujet émergent dans les pratiques et quelques freins doivent encore être levés pour faire adopter le bâtiment connecté.

Comme pour tout nouveau sujet, il est confronté aux craintes de surcoûts pour le faire adopter, de manque de compétences des professionnels et aux besoins de retours d’expérience sur la fiabilité des systèmes dans le temps ou encore sur le rapport coût-utilité. A cela s’ajoute une certaine appréhension des usagers sur les ondes wifi/électromagnétiques, ou encore sur l’usage et la protection des données collectées.

Le baromètre Qualitel 2018 ici

Perspectives 2019

 Créer un cadre de confiance pour les usagers : Les usagers et occupants ont besoin d’être rassurés sur l’utilité, la rentabilité et la fiabilité d’un bâtiment connecté et communicant y compris d’un point de vue juridique pour bénéficier d’un cadre de confiance pour l’usager.

 Encourager les acteurs à expérimenter : L’année 2019 devra également être consacrée à l’encouragement des professionnels à expérimenter le bâtiment connecté. Il est ainsi prévu de développer un observatoire du bâtiment connecté et communicant permettant de recenser l’ensemble des opérations pilotes, qui s’appuiera sur les « fiches opérations » récoltées.

Il est également prévu d’ouvrir la charte à de nouveaux signataires afin d’encourager un plus grand nombre de professionnels à s’engager dans cette expérimentation

 Anticiper les mutations de la filière en termes d’emploi et de création de valeur : Le développement des bâtiments connectés est une vraie opportunité pour la filière du bâtiment qu’il faut saisir. Ces transformations doivent être anticipées et accompagnées pour que les progrès et la valeur ajoutée soient partagés entre tous les acteurs. Un état des lieux et des recommandations, autour de cette transformation numérique, devront être élaborés en 2019 avec ceux qui construisent et rénovent les bâtiments de demain.

Télécharger en intégralité les résultats de l’enquête annuelle 2018 ICI.

http://www.smartbuildingsalliance.org/

http://www.hqegbc.org/