Le secteur des maisons intelligentes connaît une expansion rapide en Chine. Avec un taux de croissance de 20 % par an ces dernières années, il devrait atteindre 22,3 milliards de dollars américains en 2018. L’arrivée d’Internet 4.0 et d’Internet+ devrait donner une nouvelle impulsion au marché. La forte croissance économique du pays devrait également stimuler la demande de technologies domestiques intelligentes, car la classe moyenne, en augmentation, utilise son pouvoir d’achat pour améliorer son niveau de vie, en hausse permanente.
Bien que la technologie de la maison intelligente repose sur diverses plates-formes de communication sans fil, telles que Bluetooth et Zigbee, elle nécessite encore généralement de l’énergie électrique fournie par des câbles ou des batteries. Enocean Alliance, basé aux États-Unis, espère changer tout cela. Cette entreprise présente une norme de récupération d’énergie sans fil unique ainsi que des solutions d’automatisation pour les bâtiments durables grâce à la technologie sans fil de récupération d’énergie, ce qui rend les bâtiments plus écoénergétiques, plus flexibles et moins coûteux à exploiter.
Graham Martin, directeur général de l’entreprise, explique : « Nous sommes principalement présents au salon Shanghai Smart Home Technology pour promouvoir notre norme spécifique, la seule qui permette la récupération d’énergie sans piles. Elle utilise à la place cinq types différents de récupération d’énergie.
Outre l’énergie cinétique courante, comme celle employée en appuyant sur un interrupteur ou un levier, elle se sert aussi de l’énergie solaire pour des éléments comme les capteurs, de l’énergie thermique, qui recourt à un élément Peltier et à la production d’énergie par champ magnétique. »
Enocean Alliance promeut son offre d’énergie sans fil depuis un certain nombre d’années. Après avoir rencontré un faible écho au départ, elle semble maintenant susciter un intérêt croissant en Chine. Graham Martin signale à cet égard : « Nous avons introduit cette norme pour la première fois à notre arrivée en Chine il y a quatre ou cinq ans. À l’époque, la principale préoccupation du marché était son coût initial, mais la situation a commencé à changer. Le gouvernement comprend maintenant l’importance d’investir dans l’efficacité énergétique. »
Quant à A&R Technologies, basée à Hong Kong, elle produit des capteurs répondant à différentes normes de communication. Le directeur général de l’entreprise, Alfred Lam, indique que de nombreuses normes sont nécessaires pour répondre aux besoins de chaque marché : « Les différents pays privilégient des normes variées et de nombreuses entreprises ont leurs normes propres. Les États-Unis sont notre premier marché, suivi par l’Union Européenne. Notre activité en Chine est en nette progression, même si elle reste modeste par rapport aux Etats-Unis. L’Europe détient davantage de normes différentes, du fait qu’elle compte de nombreux petits pays. »
L’entreprise profite de l’augmentation des exigences réglementaires en matière de capteurs automatiques. « Sur notre marché domestique à Hong Kong, les bâtiments de plus de 5 000 mètres cubes doivent désormais être équipés de commandes intelligentes, notamment de détecteurs de présence pour l’éclairage et la climatisation » ajoute Alfred Lam.
L’importance d’utiliser la bonne norme pour le marché chinois s’est révélée de façon problématique pour Good Way, basé à Taiwan et centré sur son marché domestique depuis 30 ans. Ce fabricant renommé de stations d’accueil, d’adaptateurs et de concentrateurs s’est lancé dans le secteur de la maison intelligente depuis environ 10 ans. Il vend principalement sur une base B to B (business-to-business) et cible les aménageurs d’intérieur en Chine. Jay Chu, directeur de cette division, dévoile : « Cette année ne s’avère pas très bonne pour nous, principalement parce que la norme Z Wave n’est pas tellement populaire en Chine. »
En revanche, Yoswit, semble avoir plus de succès. Il utilise le réseau maillé Bluetooth pour ses modules de commande électrique pour l’éclairage, les gradateurs et les tringles à rideaux. Fondée en 2015 à Hong Kong, cette société s’est d’abord concentrée sur le marché européen, principalement comme fournisseur du géant français Schneider Electric. En 2017, elle a également pénétré divers marchés en Asie du Sud-Est, notamment Singapour, les Philippines et Hong Kong.
Aujourd’hui, l’entreprise cherche à s’implanter sur le marché chinois, en privilégiant les bâtiments résidentiels et les hôtels. Le responsable du projet, Yu Chan, décrit la rapidité et la facilité avec lesquelles les infrastructures existantes peuvent être modernisées : « Nous pouvons améliorer une chambre d’hôtel en 10 minutes en utilisant le même câblage, mais en adaptant les interrupteurs. Le client utilise une application pour contrôler les appareils et nous fournissons un modèle qu’un hôtel peut alors personnaliser pour contrôler l’expérience du client. »
L’un des défis de la vie moderne est de trouver des prises de courant bien situées et en quantité suffisante dans les bâtiments anciens, de nombreuses maisons traditionnelles n’étant pas assez câblées pour répondre aux besoins énergétiques des modes de vie modernes. Xinkelan, proposait une solution de circuits adaptée aux bureaux et aux hôtels pour résoudre ce problème. Il y a environ deux ans, la société fondée cinq ans auparavant, a commencé à produire des circuits, d’abord pour le marché asiatique. Ses fiches, prises USB et modules lumineux à diodes électroluminescentes (LED) peuvent être connectés, disposés ou retirés du circuit selon les besoins. Zhang Longjin, directeur de l’entreprise, témoigne : « Nous avons constaté que le marché ne cessait de croître. Nous fabriquons maintenant aussi des prises pour d’autres marchés qu’en Asie ».
Pour certains fabricants, le fait que le marché chinois soit très sensible au prix des produits reste un obstacle. Le Directeur général adjoint de Kefa, Dike Huang, confie : « Les fabricants achètent la plupart de leurs composants aux prix les plus bas, alors que les nôtres, de bonne qualité, ont un prix en conséquence. Nous en pâtissons sur le marché ». L’entreprise du Zhejiang, en activité depuis vingt ans, fabrique des borniers pour raccorder les câbles aux cartes de circuits imprimés (PCB). « Nous vendons environ 70 % de notre production sur le marché intérieur. Le marché de la maison intelligente n’en est qu’à ses débuts en Chine. »
Le producteur américain de haut-parleurs intelligents Sonos a été l’une des pionnières dans le domaine de la sonorisation sans fil. Elle opère en Chine depuis 2012, et fournit des systèmes de sonorisation à domicile sans fil qui utilisent l’Alexa d’Amazon pour la lecture à commande vocale. Jayden Chen, représentant de la société, a souligné l’importance que Sonos accorde à la Chine : « Nous cherchons à y développer nos ventes de manière dynamique. Nous suscitons clairement plus d’intérêt. »
Yodar, entreprise chinoise dans l’audio domestique intelligente, s’est forgée une réputation dans la fabrication d’une vaste gamme d’équipements de musique de fond. Elle s’est développée dans les systèmes domestiques intelligents il y a environ trois ans. Elle utilise la technologie Zigbee et sans fil RS485, et la Chine représente son marché principal, avec un nombre restreint de ventes en Asie du Sud-Est et aux États-Unis. Le vice-directeur de Yodar, Wu Tianshu a admis qu’elle constitue encore un secteur de niche, mais il y a vu un grand potentiel : « Le marché de l’audio pour la maison intelligente est encore modeste, mais en pleine croissance. Le secteur de la musique de fond demeure le marché le plus important pour nous.
Notre système utilise l’intelligence artificielle pour un choix de musique à commande vocale et il fonctionne sur les plates-formes Linux et Android. La bibliothèque musicale est conservée et jouée à partir du système cloud de notre société. ».