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Start-up numérique : comment donner envie d’investir dans votre entreprise ?

Publication: Décembre 2015

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SOREVAL vous donne les clés en interviewant l’investisseur ISAI"...
 

Mounia Rkha, Seed Club Manager chez ISAI, a connu Soreval Corporate Finance lorsqu’elle occupait le poste de Venture Analyst chez Ventech. Elle s’est par la suite lancée pendant deux ans dans l’entrepreneuriat avant de revenir vers le métier d’investisseur chez Schibsted Growth, et désormais chez ISAI (le fond d’investissement des entrepreneurs d’internet), où elle a pris la tête du « Seed Club ». Elle revient aux côtés de Guillaume Anselin, Directeur associé de Soreval Corporate Finance, sur cette fonction et délivre quelques conseils pour réussir sa levée de fonds.

GA : Le fond d’investissement ISAI est connu sur du capital risque et du capital développement. Peux-tu nous présenter la stratégie du « Seed Club » que tu gères aujourd’hui ?

MR : Nous venons de lever un nouveau fonds de Venture en juin 2015 dont le focus principal est la série A.Il est doté de 70M€. Nous y réservons aussi un pool afin d’investir en amorçage dans le cadre du « Seed Club ». L’idée du « Seed Club » et de co-investir avec des Business Angels, souscripteurs du fonds ISAI, pour la majorité entrepreneurs du web. Ce « Seed Club » permettra à ISAI de proposer une solution definancement à un certain nombre de sociétés encore trop jeunes pour recevoir un investissement de type« capital-risque » et leur offrira plus tôt un accès à l’écosystème ISAI. Nous comptons réaliser 5 à 6 co-investissements de ce type par an. De plus, nous permettons donc à nos souscripteurs de regarder ces deals avec nous et de décider ensemble de faire l’opération. Deux opérations ont déjà été effectuées avec le Seed Club : Logmatic (900K€ en Mai 2015) et Live Mentor (900K€ en Juillet 2015).

GA : Tu as rencontré des centaines, voire des milliers d’entreprises au long de ta carrière. Combien de projets reçois-tu aujourd’hui ? Quelle est la proportion de société que tu rencontres et quels sont tes objectifs d’investissements ?

MR : Rien que sur la partie Seed, nous avons reçu près de 500 dossiers depuis le mois de mai. J’essaie d’en rencontrer un maximum, au moins 1/3 car c’est le nerf de la guerre. Selon moi, il faut voir les entrepreneurs parler de leur business pour réellement saisir l’opportunité. L’objectif est de rester sélectif même sur l’amorçage et de réaliser entre 4 à 8 deals par an.

GA : Ton expérience d’entrepreneur a-t-elle changé ta perception de l’entreprise et de l’entrepreneur ? Est-ce qu’elle te sert aujourd’hui pour savoir plus précisément ce que tu cherches auprès d’un entrepreneur et de son équipe ?

MR : Oui complètement ! Le fait d’avoir eu un Venture Capitalist au capital aussi ; c’est très intéressant de se retrouver de l’autre côté de la relation. Ça m’aide à mieux discerner le potentiel d’une équipe. En effet, au lieu de me focaliser seulement sur les compétences, j’accorde maintenant de l’attention à la capacité de progression des entrepreneurs. Par conséquent, je recherche avant tout des équipes de fondateurs animés par leur projet et qui arrivent à mixer conviction, forte personnalité et capacité d’écoute et de remise en question.

GA : Il est souvent reproché aux investisseurs, de ne pas se mettre dans la peau des entrepreneurs ou de n’apporter « que de l’argent »... Avec ton expérience en tant qu’entrepreneur et investisseur, qu’en penses-tu ? Vois-tu une vraie différence depuis que tu as eu cette expérience d’entrepreneur ?

MR : Il faudrait poser la question aux entrepreneurs que je rencontre. Ce qui est sûr, c’est que j’ai aussi rejoint ISAI pour cet ADN fortement entrepreneurial qui selon moi permet d’avoir un nouvel angle sur les problématiques des équipes que nous accompagnons. Sur le « Seed Club » notamment, nous proposons systématiquement à l’un de nos souscripteurs entrepreneurs de jouer un rôle de leader, c’est-à-dire être board member mais pas seulement ; il s’agit d’accorder vraiment du temps pour accompagner la startup. Cela apporte beaucoup de valeur d’après moi.

GA : Quels sont tes critères d’investissement ? Et quels sont les traits de caractères que tu cherches et ceux que tu appréhendes auprès d’une équipe ?

MR : l’essentiel de notre stratégie se concentre sur les modèles qu’on comprend bien, c’est-à-dire où le web est la plateforme d’intermédiation, par exemple les marketplaces et le SaaS. On reste opportuniste et on est ravis d’être surpris par les porteurs de projets.

GA : Quels sont les modèles et les thématiques qui t’intéressent aujourd’hui, et ceux qui au contraire sont déjà dépassés selon toi ?

MR : Ce qui remet en cause l’organisation traditionnelle du travail et de la génération de revenus m’intrigue beaucoup. C’est d’ailleurs un challenge sociétal passionnant. Pour moi ce n’est pas qu’une mode, mais une tendance de fond. Le freelancing progresse ; aux Etats-Unis par exemple les prévisions tablent sur 40% de la population active en 2020. La société Hopwork qui est dans notre portefeuille est assez visionnaire à ce niveau. Mais ça va plus loin que le freelancing ; Les gens vont de plus en plus diversifier leurs sources de revenus ; ils pratiqueront plusieurs activités et changeront de carrière et de secteur plusieurs fois au cours de leur vie. En termes de formation, les plus curieux et proactifs auront une longueur d’avance. Schématiquement, les gens travaillent en freelance, louent leur appartement sur AirBnB, donnent des cours de math et prennent des cours d’italien sur LiveMentor, conduisent sur Uber ou font le coursier via Stuart ...

GA : Parmi toutes les entreprises que tu as rencontrées, laquelle regrettes-tu d’avoir laissé passer ?

MR : Doctolib lors de mon précédent job. On aurait dû être plus réactifs.

GA : Dans un investissement en Seed, tu peux accompagner des entrepreneurs inexpérimentés, qui n’ont jamais eu l’occasion de côtoyer un investisseur. Quel serait ton conseil ou l’avertissement que tu donnerais à cet entrepreneur avant de venir te voir ?

MR : Ce n’est pas un problème, j’ai l’habitude de travailler avec eux sur ces points. Je leur conseille aussi d’appeler d’autres entrepreneurs qui viennent de lever des fonds avec les Venture Capitalists qui les intéressent.

GA : On dit souvent qu’il y a un trou dans la raquette au niveau des investisseurs en France. En effet, le capital développement et les fonds LBO sont très présents, en revanche il y a encore trop peu de business angels et de fonds Seed comme celui que tu gères pour porter des jeunes projets... qu’en penses-tu ?

MR : Je pense qu’il y a quand même pas mal d’argent en seed. L’enjeu de taille est d’avoir du « smart money », ce qui est d’autant plus crucial au début de l’aventure.

GA : Si tu devais créer une société aujourd’hui, tu la créerais en France ? Quelles questions te poserais-tu ?

MR : Oui, la France a beaucoup d’atouts pour créer sa boîte. Pour ne pas contredire ce que j’ai dit plus haut, j’irais dans un secteur totalement différent de celui dans lequel je suis afin d’apprendre de nouvelles choses.

http://www.soreval-finance.com/

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