Dans un contexte de généralisation de l’IA, de forte pression sur les recrutements et d’organisations du travail hybrides, Inop’s, néo-ESN du groupe Freelance.com, publie la 2e édition de son Baromètre des expertises du numérique. Réalisée auprès de 166 acteurs du digital, Mydral, PGT group, Wimbee, Globalis et Solstice, etc., l’étude révèle les grandes dynamiques du secteur : tensions sur les talents, défis d’innovation, évolution des compétences et enjeux d’inclusion. Un état des lieux clé, avec des leviers concrets pour accompagner ces transformations.
Premier constat : les entreprises du numérique restent globalement en croissance, mais évoluent sur un terrain de plus en plus instable. En 2019, 70 % d’entre elles affichaient une croissance, contre seulement 46,4 % en novembre/décembre 2024. Si le secteur demeure porteur et les variations modérées par rapport à la première édition du baromètre, ce ralentissement interpelle, témoignant d’un contexte économique plus tendu et incertain.
« La transformation numérique s’accélère avec l’essor de l’intelligence artificielle, dans un contexte économique incertain. Les entreprises doivent repenser leur façon de sourcer et d’organiser les compétences. Il ne s’agit plus d’opposer internalisation et externalisation, mais de bâtir un écosystème agile et hybride, capable d’accompagner les DSI dans leurs défis d’innovation et de performance. Ce baromètre reflète ces évolutions et offre une cartographie précieuse pour anticiper l’avenir. » Anthony Berges, Directeur d’Inop’s.
Quatre grands axes à la loupe et les pistes concrètes d’Inop’s :
En 2019, 66 % des ESN déclaraient manquer de talents pour soutenir leur croissance. En 2024, elles sont 71 % dans ce cas. La montée en puissance de domaines comme la cybersécurité, l’IA ou le développement logiciel, conjuguée à une obsolescence rapide des technologies, creuse l’écart entre besoins et formations disponibles. À cette pénurie s’ajoute une inflation marquée des salaires et des TJM, qui renforce la compétition entre acteurs. Dans ce contexte sous tension, quels leviers Inop’s identifie-t-il pour élargir le vivier des talents ?
Malgré des perspectives économiques incertaines, 96 % des entreprises interrogées continuent à recruter. Mais l’innovation est-elle encore un choix, ou devient-elle une nécessité ? En parallèle, l’IA est perçue comme un levier majeur mais son intégration reste limitée : 24 % des répondants ne l’utilisent pas du tout, un chiffre qui grimpe à 78 % dans les structures de moins de 50 salariés. Quels freins persistent ? Quelles compétences IA privilégier ?
Cybersécurité, data, IA : ce trio s’impose dans les priorités de recrutement à horizon 2025. Mais les tensions sont vives : 47 % des entreprises du numérique affirment ne pas réussir à combler la totalité des besoins. Parmi les expertises les plus recherchées, le cloud/DevOps et l’IA/Data arrivent en tête (49 %), suivis de près par le management de projets (45 %) et le développement, test et intégration (43 %). Dans ce marché morcelé, où les profils pointus se font rares, comment rester à la page ? Entre besoin de spécialisation et exigence d’agilité, les ESN doivent repenser leurs stratégies pour attirer, et surtout retenir, les compétences clés de demain.
Malgré les engagements affichés, la mixité reste loin d’être une réalité concrète. Sur le terrain, les chiffres stagnent : les femmes représentent à peine 24 % des effectifs du numérique en France (INSEE, 2025), 17 % des métiers des TIC (UE, 2021) et seulement 12 % des chercheurs en IA dans le monde (UNESCO). Elles ne sont que 26 % à siéger dans les COMEX. Dans un secteur en tension, où chaque talent compte, la mixité devrait être un levier stratégique de compétitivité. Comment faire en sorte qu’elle ne reste pas un vœu pieux, mais devienne une priorité opérationnelle ?