Canonical, un leader de l’Open Source et éditeur d’Ubuntu, et Omdia ont publié un rapport révélant que les fournisseurs de services de communication (CSP) considèrent de plus en plus l’edge computing en réseau comme une priorité stratégique à long terme, mais aussi comme une opportunité de rentabilité à court terme. Le rapport, intitulé "Transformation cloud-native des réseaux et l’edge computing à l’ère de la 5G" (« Cloud-native network transformation and the 5G edge »), montre que les CSP prennent des mesures concrètes pour tirer pleinement parti du potentiel des réseaux 5G, avec un optimisme croissant.
Un démarrage lent, mais un potentiel prometteur pour l’edge computing 5G : il y a encore quelques années, les CSP se montraient hésitants quant à l’avenir de l’edge computing, notamment en raison du manque d’applications phares capables de propulser cette technologie. Cependant, le rapport souligne un changement notable, en grande partie grâce à l’essor des cas d’usage basés sur l’intelligence artificielle (IA). Désormais, 86 % des CSP se disent optimistes quant à l’avenir de l’edge computing dans les réseaux télécoms. Cet optimisme se traduit par des actions concrètes : 90 % des CSP prévoient de lancer des déploiements commerciaux complets de l’edge computing d’ici deux ans.
La technologie cloud-native est essentielle et permettra de libérer un potentiel de 26 milliards de dollars d’ici à 2032 : près de 99 % des CSP interrogés s’attendent à générer des revenus supplémentaires, modérés (60 %) ou importants (39 %), grâce à l’edge computing en réseau. En rapprochant les capacités de calcul des utilisateurs finaux et des appareils, tout en intégrant des fonctions réseau, les entreprises optimisent la latence et réduisent la consommation de bande passante, tout en répondant aux besoins en matière de confidentialité et de contrôle. Cependant, pour exploiter cette opportunité, la "cloudification" des réseaux sera clé. Le rapport montre que la transformation des réseaux vers le cloud, qu’il s’agisse du cœur de réseau, du RAN (réseau d’accès radio) ou du transport, est considérée comme le principal levier de croissance pour l’edge computing.
La solution réside dans l’adoption des technologies cloud-native, qui permettent d’unifier des systèmes hétérogènes grâce à des plateformes comme Kubernetes et OpenStack.
Les CSP reconnaissent que la migration du réseau vers le cloud est essentielle : l’enquête a révélé que cette migration dans tous les domaines du réseau, le cœur, le RAN et le transport, est le plus grand moteur attendu de l’informatique de périphérie pour les opérateurs de télécommunications.
« Notre étude montre que l’edge computing va se développer et mûrir de manière significative au cours des prochaines années », a déclaré Kerem Arsal, analyste principal chez Omdia. « Les CSP reconnaissent que la transformation réseau vers le cloud sera essentielle pour saisir les opportunités de l’informatique périphérique. Ils considèrent que devenir “cloud native” est une grande priorité en raison de ses nombreux avantages, tant du point de vue technique qu’opérationnel. »
Des freins existent et les CSP font face à plusieurs obstacles comme les problèmes techniques incompatibilités entre systèmes cloud et systèmes existants, sont les principaux défis identifiés. De plus, la maturité insuffisante des technologies comme le vRAN et la containerisation freine le déploiement à grande échelle de l’edge computing. L’amélioration de l’interopérabilité grâce à l’intégration de différents systèmes et à la migration des réseaux vers le cloud a été identifiée comme une priorité pour surmonter ces défis.
« Devenir cloud-native va au-delà de l’edge computing en réseau. Il s’agit d’utiliser des plateformes comme Kubernetes, LXD et OpenStack pour unifier divers systèmes », a déclaré Cédric Gégout, VP product chez Canonical. « Combiné à l’interopérabilité offerte par les composants open source, comme Ceph pour le stockage distribué et OVN pour la mise en réseau définie par logiciel, cela permet d’automatiser et d’orchestrer tout, du déploiement et de la maintenance à l’optimisation continue. En adoptant des technologies natives du cloud, les CSP peuvent rendre leurs réseaux plus flexibles, ce qui permet de déployer plus rapidement de nouveaux services. Cette approche permet non seulement de stimuler l’efficacité, mais aussi de maintenir la compétitivité des CSP, prêts à capitaliser sur les nouvelles opportunités à venir dans le domaine de l’informatique en périphérie de réseau. »