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Après avoir extorqué un montant record de 1,25 milliard de dollars en 2023, les groupes de ransomware semblaient se diriger vers une nouvelle année lucrative, avec une augmentation de 2,38 % des sommes volées au premier semestre 2024 par rapport à l’année précédente. Cependant, une forte baisse au second semestre 2024 a radicalement changé la donne, entraînant une diminution encourageante de 35 % des paiements liés aux ransomwares sur l’ensemble de l’année.

Selon la section consacrée aux ransomwares dans le Crime Report 2025 de Chainalysis, les attaquants ont extorqué 813 millions de dollars à leurs victimes l’année dernière, incluant un paiement record de 75 millions de dollars effectué par une victime non identifiée au groupe Dark Angels.

“Depuis des années, le paysage de la cybersécurité semblait se diriger vers une soi-disant apocalypse en matière de ransomwares. Cette forte baisse, à des niveaux encore plus bas que ceux de 2020 et 2021, témoigne donc de l’efficacité des actions des forces de l’ordre, de l’amélioration de la collaboration internationale et d’un refus croissant des victimes de céder aux exigences des attaquants”, explique Jacqueline Burns Koven, Head of Cyber Threat Intelligence chez Chainalysis.

Les attaquants qui ont reçu des paiements ont souvent utilisé des plateformes d’échange centralisées (CEX) pour convertir leurs gains en cryptomonnaies en monnaies fiduciaires. Des actions telles que la sanction de la plateforme russe Cryptex et la saisie par la police criminelle fédérale allemande (BKA) de 47 plateformes crypto sans KYC en septembre 2024 ont entravé la capacité des acteurs de ransomware à blanchir leurs gains illicites. Les données de Chainalysis montrent que des volumes considérables de fonds en cryptomonnaies extorqués par des groupes de ransomware l’année dernière restent détenus dans des portefeuilles personnels.

"Les opérateurs de ransomware, principalement motivés par des gains financiers, s’abstiennent de plus en plus de convertir leurs fonds, ce qui pourrait indiquer une crainte d’être tracés, identifiés et poursuivis par les agences de la force publique, rendue possible grâce à des outils d’investigation crypto tels que ceux fournis par Chainalysis", ajoute Jacqueline Burns Koven.

Aujourd’hui, les rançons à sept ou huit chiffres sont devenues des exceptions mais le paysage des acteurs de ransomware est dominé par des groupes extorquant des paiements de faible à moyenne valeur. En France, la situation reste préoccupante. Selon une étude Statista publiée en septembre 2024, les coûts de la cybercriminalité s’élevaient à près de 129 milliards de dollars. Face à cette menace persistante, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a mis en place plusieurs mesures pour aider les organisations à se protéger et participe activement à des initiatives internationales, telles que l’International Counter Ransomware Initiative (CRI).

“Il est clair que la lutte contre les cyberattaques, et notamment les ransomwares, progresse en France, mais cette tendance positive ne pourra se maintenir sans une coopération renforcée entre les secteurs public et privé. En combinant nos efforts et en exploitant des technologies avancées comme la Blockchain Intelligence pour tracer et neutraliser les flux financiers illicites, il est possible de rendre les ransomwares de moins en moins rentables pour les cybercriminels. Cette synergie est essentielle pour bâtir un écosystème numérique plus sûr et protéger durablement les organisations.” conclut François Volpoet, Directeur général de Chainalysis en France, Afrique francophone et Israël.

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