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En développant dès à présent une infrastructure adaptée, Cisco entend rendre l’informatique quantique exploitable bien plus tôt que prévu, réduisant les délais de plusieurs décennies à seulement cinq à dix ans.
Deux jalons fondateurs :
La présentation de la puce d’intrication quantique de Cisco : un prototype de recherche innovant qui permet de connecter des processeurs quantiques entre eux et de faire évoluer les réseaux quantiques vers des usages concrets.
Ouverture du Cisco Quantum Labs : un centre de recherche dédié où scientifiques et ingénieurs conçoivent les technologies de réseautique quantique de demain.
Le principal défi de l’informatique quantique réside dans le nombre limité de qubits : les processeurs actuels n’en comptent que quelques centaines, alors que les applications pratiques nécessitent plusieurs millions. Même les plans les plus ambitieux ne visent que quelques milliers de qubits d’ici 2030.
Comme dans l’histoire de l’informatique classique, l’avenir ne réside pas dans une machine unique et monolithique, mais dans des architectures distribuées, interconnectées par des réseaux spécialisés. À l’instar des data centers classiques, les futurs centres de données quantiques seront fondés sur des processeurs interconnectés via des infrastructures réseau performantes.
C’est précisément cette infrastructure que Cisco construit dès maintenant, en posant les fondations techniques de l’écosystème quantique.
Développée en collaboration avec l’université de Californie à Santa Barbara, cette puce génère des paires de photons intriqués, ouvrant la voie à à des avancées majeures telles que la téléportation quantique.
Ses principaux atouts :
Compatibilité avec les infrastructures actuelles : elle fonctionne sur les longueurs d’onde des télécoms et s’appuie sur les réseaux en fibre optique existants.
Déploiement simplifié : conçue comme une puce photonique intégrée miniaturisée, elle opère à température ambiante, facilitant son intégration à grande échelle.
Efficacité énergétique : une consommation inférieure à 1 mW.
Haute performance : jusqu’à 1 million de paires de photons intriquées par canal de sortie, et jusqu’à 200 millions de paires par seconde au total.
Bien que Cisco Quantum Labs est inauguré aujourd’hui, les recherches sur la pile de réseautique quantique ont déjà plusieurs années d’existence. Ce laboratoire permet d’accélérer la mise en œuvre de technologies qui allient théorie et applications concrètes.
En plus de la puce d’intrication, les équipes travaillent sur :
Des protocoles de distribution d’intrication ;
Un compilateur pour le calcul quantique distribué ;
Un kit de développement de réseau quantique (QNDK) ;
Un générateur de nombres aléatoires quantiques (QRNG), basé sur le bruit du vide quantique.
D’autres éléments de l’architecture des centres de données quantiques viendront prochainement enrichir cette feuille de route.
Parallèlement, Cisco déploie les normes de cryptographie post-quantique (PQC) définies par le NIST à l’ensemble de son portefeuille, garantissant la sécurité des réseaux classiques dans un futur post-quantique.
La stratégie de Cisco en matière de quantique repose sur deux orientations complémentaires :
Interconnecter les processeurs quantiques à grande échelle pour permettre le calcul quantique distribué, la détection ultra-sensible ou encore l’optimisation avancée. Ces applications concernent des domaines tels que la découverte de médicaments, la science des matériaux ou les problématiques logistiques complexes. La puce d’intrication joue un rôle central dans cette infrastructure.
Apporter des bénéfices immédiats aux systèmes classiques grâce aux réseaux quantiques , comme des communications inviolables, une synchronisation temporelle ultra-précise ou la vérification sécurisée de la position.
Ce qui distingue Cisco, c’est sa capacité à développer à la fois le matériel (comme la puce) et la pile logicielle complète. Cette maîtrise intégrée garantit une cohérence unique et une interopérabilité maximale.
Là où d’autres misent sur une technologie unique (supraconducteurs, ions piégés, atomes neutres…), Cisco adopte une approche ouverte et agnostique, fidèle à son ADN : concevoir l’infrastructure réseau capable de connecter et de faire évoluer l’ensemble des technologies quantiques existantes.
