Mais qu’en est-il sur le marché spécifique de l’électroménager, et surtout, le consommateur est-il prêt à adopter ces nouveaux produits ? Quel bénéfice y voit-il ?
Pour obtenir les réponses, le Gifam, en partenariat avec le Panéliste Toluna, a interrogé un panel de 1026 personnes online, représentatif de la population française. L’enquête a été complétée par 10 interview à domicile, auprès de profils diversifiés (âges, taille de foyer, revenus, type d’habitat, habitudes d’achat en matière d’équipements…).
Notons d’abord que la population est déjà très largement connectée et au fait des innovations : 70% déclarent se tenir au courant de l’actualité en matière de nouvelles technologies, 53% des possesseurs de tablettes ou smartphones en ont un usage intensif (ils se connectent à des applications de nombreuses fois par jour, voir à chaque heure) et les usages de ces devices font partie intégrante du quotidien : plus de la moitié des possesseurs les utilisent quelle que soit la situation et dans n’importe quelle pièce de la maison.
Si le terrain est a priori favorable, le consommateur pose directement ses conditions d’adoption pour l’électroménager connecté. Son premier message est clair : il ne s’agit pas de lui proposer un futur fantasque bourré de gadgets inutiles, mais bien de lui proposer des solutions concrètes, permettant de faciliter la gestion de ses tâches quotidiennes. Ces fondamentaux, il nous les délivrait déjà il y a quarante ans.
Son pragmatisme s’exprime clairement dans le top 3 des concepts retenus : il plébiscite en premier un appareil de gros électroménager disposant d’un dispositif de diagnostic aidant à l’entretien et détectant les pannes (61% de la population y voit un bénéfice). Son intérêt est direct : il y voit la possibilité d’étendre la durée d’utilisation de son appareil. Il s’intéresse également aux propositions qui l’aideront à mieux gérer son quotidien et son budget : le réfrigérateur donnant des informations sur le stock restant et les dates de péremption (59% y voient un bénéfice) ou encore l’application qui permettra de connaître le nombre de cycles réalisés tous les mois et sa consommation en électricité (57% s’y intéressent). Les propositions de petit électroménager ne sont pas oubliées, mais les fabricants s’adresseront probablement à leurs segments de clients habituels : le robot culinaire qui assistera dans la réalisation de recettes arrive un peu plus bas dans l’échelle des produits plébiscités, intéressant tout de même 50% des personnes interrogés.
Ce réalisme laisse de fait apparaître les écueils à éviter : soulager les contraintes d’aujourd’hui avant d’imaginer de nouveaux usages pour demain, assister l’utilisateur sans l’empêcher de prendre ses propres décisions (la cuisson d’une viande relève du savoir-faire du cuisinier !), préserver la simplicité d’utilisation.
Autre aspect fondamental : la protection des données personnelles doit être garantie et toutes les réassurances apportées par les fabricants. Ainsi, un tiers d’entre eux voient un frein à l’obligation de créer un compte client pour pouvoir utiliser ces nouveaux objets, et 46% d’entre eux ne communiquent des informations personnelles que sur des sites de marques ou d’institutions en lesquelles ils ont confiance.
A la lumière de ces résultats, les conditions de réussite pour l’électroménager se dessinent plus nettement. Si ce nouveau champ d’application constitue une formidable opportunité pour les fabricants, il faut rester réaliste sur la vitesse d’adoption côté consommateur : en gros électroménager, le passage à l’appareil connecté ne se fera sans doute qu’à l’occasion du renouvellement de l’équipement, au moment où le besoin s’en fera sentir. En petit électroménager, le pas sera peut-être plus vite franchi : « Je commencerai plutôt par un petit objet à plus petit budget, pour des achats plaisir, pour le reste on verra plus tard ! »