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Actualité des entreprises

Secteur public : l’urgence d’une cyber-assurance

Publication: 6 août

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Que couvre une cyber-assurance ?...
 

À l’heure où les cyberattaques, notamment par ransomware, se multiplient dans les collectivités territoriales et les établissements sanitaires ou scolaires, le recours à une cyber-assurance devient une nécessité stratégique pour les structures publiques françaises.

En France, les attaques informatiques contre les entités publiques ont fortement augmenté. Hôpitaux paralysés, collectivités locales contraintes de couper leurs services numériques, écoles incapables d’accéder à leurs plateformes… les impacts sont concrets, coûteux, et souvent durables. Face à cette réalité, la cyber-assurance (ou assurance cyber-risque) s’impose comme une solution complémentaire à la cybersécurité classique, offrant une couverture financière en cas de sinistre numérique.

Que couvre une cyber-assurance ?

En France, les contrats de cyber-assurance proposés par les assureurs incluent généralement la prise en charge des frais d’investigation et de réponse à incident, comme le recours à des prestataires techniques, juridiques ou de communication de crise. Ils prévoient également la restauration des systèmes et des données, la couverture de pertes d’exploitation en cas d’interruption des systèmes, ainsi que, dans certains cas et sous conditions strictes, le remboursement du montant d’une rançon. Ces contrats incluent aussi la responsabilité civile en cas de fuite de données personnelles ou d’atteinte à des tiers. En revanche, ils excluent souvent les dommages liés à une négligence manifeste, comme l’absence de mises à jour critiques ou de sauvegardes, les fraudes internes, ou encore certaines sanctions administratives, notamment celles de la CNIL, ainsi que les conséquences de catastrophes naturelles.

Deux volets de couverture

Comme dans d’autres pays, les assurances cyber en France se divisent généralement en deux niveaux. La couverture dite de premier rang concerne les frais internes engagés par l’organisation pour contenir, analyser et réparer les dégâts d’un incident. Cela permet une remise en fonctionnement rapide après une attaque. La couverture de responsabilité civile, quant à elle, intervient lorsqu’un tiers, citoyen, prestataire ou partenaire, engage une réclamation ou une procédure à la suite de la cyberattaque. Elle protège donc l’organisation contre les conséquences juridiques, financières et réputationnelles externes.

Des critères d’éligibilité de plus en plus stricts

Avant de proposer une couverture, les assureurs français procèdent à une analyse rigoureuse du niveau de cybersécurité de l’organisation. Cette évaluation tient compte de l’usage de l’authentification multifacteur, de la politique de gestion des correctifs et des mises à jour, de la formation des agents à la détection du phishing, ainsi que de la qualité des sauvegardes, qui doivent être externalisées et régulièrement testées. Les assureurs examinent également l’existence d’un plan de continuité d’activité et de reprise après sinistre, le chiffrement des données sensibles – notamment les données de santé ou les données RH – et les antécédents en matière de cybersécurité. En l’absence de ces dispositifs, la prime peut être significativement augmentée, voire la couverture refusée.

Combien coûte une cyber-assurance ?

En France, le coût d’une cyber-assurance varie fortement en fonction de la taille de l’entité, de son exposition au risque et de son historique d’incidents. Une petite collectivité locale ou un établissement scolaire peut s’attendre à une prime annuelle comprise entre 3 000 et 15 000 euros. Pour une métropole, un centre hospitalier universitaire ou une administration centrale, la facture peut dépasser 100 000 euros par an. Le marché reste encore jeune, en construction, et peu d’assureurs traditionnels acceptent de couvrir les structures publiques, jugées plus vulnérables. Certains contrats sont désormais accessibles via les centrales d’achat public comme l’UGAP ou le RESAH, ou à travers des groupements de commandes territoriaux.

Un filet de sécurité indispensable

Alors que les collectivités doivent répondre aux exigences du RGPD, renforcer la confiance numérique avec les usagers et poursuivre leur transformation digitale, la cyber-assurance devient un pilier stratégique. Elle ne remplace pas les bonnes pratiques de cybersécurité, mais constitue un filet de sécurité essentiel pour limiter les conséquences financières et réputationnelles d’une attaque. Dans un contexte de menaces numériques de plus en plus sophistiquées et fréquentes, il est impératif que les structures publiques conjuguent prévention, anticipation et protection contractuelle. La question n’est plus de savoir s’il faut s’assurer, mais bien de déterminer à quelles conditions et avec quelle stratégie.

Face à l’ampleur croissante des risques numériques, la cyber-assurance devient un pilier incontournable de la stratégie de cybersécurité dans le secteur public. Elle ne remplace pas les bonnes pratiques, mais agit comme un filet de sécurité indispensable pour limiter l’impact financier des cyberattaques. Plus que jamais, les administrations doivent conjuguer prévention, anticipation et protection contractuelle pour faire face à un environnement numérique de plus en plus hostile.

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