En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d’intérêts. En savoir plus et gérer ces paramètres. OK X
 
 

 

 

Actualité des entreprises

Le vrai coût de la dépendance technologique

Publication: 3 décembre

Partagez sur
 
Florian Bertrand, Ingénieur Avant-vente chez Numspot...
 

Face à un contexte international tendu, de plus en plus de pays européens prennent conscience du coût réel de leur dépendance aux technologies américaines. Après l’Allemagne, le Danemark amorce à son tour une sortie progressive des solutions propriétaires pour adopter des alternatives plus ouvertes et maîtrisées.

Le cloud incarne une promesse de simplicité et d’efficacité. Plus besoin d’acheter ses propres machines et de les maintenir à jour : tout est à portée de clic. Mais derrière cette simplicité se cache parfois une réalité plus dérangeante.

Verrouillage technologique : une dépendance rentable pour les fournisseurs

En choisissant les services des géants du cloud, l’Europe s’est volontairement placée dans une relation de dépendance. Au moment de la souscription, l’offre est alléchante : crédits gratuits, services intégrés, déploiement rapide… tout concourt à séduire le client.

Mais une fois les solutions adoptées, les utilisateurs se retrouvent enfermés dans des systèmes de verrouillage sophistiqués. La disparition des licences perpétuelles et la généralisation des abonnements groupés, en particulier chez certains éditeurs comme VMware, ont, selon le Cigref, multiplié les tarifs dans des proportions de trois à douze. Même sans contrainte technique, l’aspect financier suffit alors à décourager toute sortie. Les données, piégées dans des formats propriétaires, et les services, étroitement liés à chaque fournisseur, rendent toute tentative de migration lente, complexe et coûteuse.

La flambée des prix : quand la dépendance coûte plus cher chaque année

Ce verrouillage technologique ne serait qu’un problème technique s’il n’avait pas, aussi, un impact économique. En effet, une fois captif, le client est à la merci du fournisseur, à commencer par les coûts cachés qui surviennent au moment de sortir de tel ou tel service. Le Data Act européen, entré en vigueur en 2024, a tenté de briser ce cycle en renforçant les droits et les obligations de portabilité. Mais en pratique, les exonérations de frais de sortie des acteurs américains restent pour le moins floues et très conditionnées.

Et quand ce ne sont pas les coûts cachés qui freinent la migration, ce sont les hausses de licences qui s’en mêlent. En 2023, le rachat de VMware par Broadcom a provoqué un séisme sur le marché du cloud : disparition des licences perpétuelles, généralisation de l’abonnement, hausse des tarifs de +200 à +300 % selon OVHcloud.

Ces difficultés se renforcent à mesure que les clients déploient des infrastructures de plus en plus complètes, le catalogue de service de ces acteurs étant dimensionné pour façonner ce piège technologique.

L’alternative open source : plus de liberté, moins de dépendance

Face à ces modèles fermés, l’open source apparaît comme une alternative de plus en plus stratégique. Son principal atout ? La liberté. L’open source permet de comprendre ce que l’on utilise, d’adapter librement les solutions à ses besoins, et surtout, de garder le contrôle. Parce qu’il repose sur des formats ouverts et standardisés, il facilite la réversibilité : changer de fournisseur, récupérer ses données ou migrer ses applications devient possible, sans blocage ni surcoût caché. C’est un modèle transparent, durable, et fondé sur la collaboration.

Cela explique pourquoi certains acteurs du cloud souverain ont exclusivement choisi les technologies open source pour construire leurs services, en s’appuyant sur une architecture ouverte, auditable, et conforme aux normes de sécurité les plus strictes (SecNumCloud, ISO…). L’ANSSI elle-même recommande le recours à des solutions open source dans les systèmes critiques, soulignant leur auditabilité, leur résilience, et l’absence de dépendance envers un acteur unique.

Avec l’open source, les composants sont identifiés, les évolutions sont connues, les coûts sont maîtrisables. Ce modèle favorise la prévisibilité. Il permet aux acheteurs, publics ou privés, de reprendre la main sur leurs dépenses et de planifier l’avenir sans craindre un changement brutal des conditions commerciales.

Alors que le numérique s’affirme comme un pilier de la souveraineté économique et politique, l’Europe multiplie les initiatives en faveur de l’open source. En Allemagne comme au Danemark, ce choix s’accompagne d’un engagement politique affirmé. En France, la ville de Lyon a récemment décidé d’abandonner Microsoft pour privilégier l’open source. La dépendance est perçue comme une faiblesse stratégique, particulièrement face à l’instabilité politique des États-Unis et à la capacité de Washington d’influencer ou de restreindre l’accès à certains services numériques essentiels comme l’a illustré le gel, sous l’administration Trump, des accès Microsoft du procureur de la Cour pénale internationale.

Suivez MtoM Mag sur le Web

 

Newsletter

Inscrivez-vous a la newsletter d'MtoM Mag pour recevoir, régulièrement, des nouvelles du site par courrier électronique.

Email: