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Actualité des entreprises

Asie : vers une cyberdéfense renforcée

Publication: Juillet 2016

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Hong Kong est à la pointe de la lutte mondiale...
 

Dans l’économie numérique actuelle, une perspective s’accompagne toujours de risques. Selon une étude Grant Thornton, les cyberattaques auraient coûté 81 milliards de dollars américains aux entreprises d’Asie-Pacifique entre septembre 2014 et septembre 2015, soit plus qu’à l’Europe et aux États-Unis réunis.

Plate-forme financière internationale, Hong Kong est à la pointe de la lutte mondiale contre la cyberdélinquance. Pour mieux résister aux cyberattaques et protéger les acteurs locaux comme étrangers, le gouvernement hongkongais a ouvert en décembre 2012, dans le QG de la police, un centre ultramoderne dédié à la cybersécurité. Du 16 au 17 mai 2016, la ville a accueilli son troisième sommet dédié à la cybersécurité, organisé par la police hongkongaise et l’ASTRI, institut hongkongais de recherche appliquée en sciences et technologies. Cet événement de trois jours a attiré plus de 600 spécialistes de la cybersécurité et chefs de file à travers le monde, venus échanger sur les perspectives internationales des défis dans les différentes industries et leurs meilleures pratiques.

Des attaques sans précédent

Pour le Dr David Chung, sous-secrétaire hongkongais à l’innovation et aux technologies, la coordination des efforts de recherche et l’échange d’informations sont indispensables.

« Nous devons impérativement coordonner nos efforts de recherche et échanger pour faire face à des menaces qui évoluent sans cesse », explique le Dr David Chung, sous-secrétaire hongkongais à l’innovation et aux technologies, qui évoque « une vague de cyberattaques sans précédent exploitant la numérisation des entreprises tous segments confondus, en particulier chez les prestataires de services financiers. »

Selon Tony Wong, Deputy Commissionner à Hong Kong, les pertes financières liées à la cybercriminalité ont dépassé 1,8 milliard de dollars hongkongais en 2015. Le sommet a été l’occasion pour les participants de renforcer leurs connaissances, la résilience de leur système ainsi que leur compétitivité globale « afin d’assurer une préparation optimale face aux défis qui nous attendent en matière de cybersécurité. »

Hong Kong : un pôle majeur

Plus de 600 participants ont assisté à l’édition 2016 du sommet sur la cybersécurité.

Plusieurs entreprises internationales spécialisées renforcent leur présence à Hong Kong, comme le groupe français Thales, qui a choisi d’y implanter son premier centre opérationnel de cybersécurité (CSOC) hors d’Europe.

Présent dans plus de 50 pays, Thales est l’unique prestataire de solutions de sécurité pour les réseaux de l’OTAN ainsi que le fournisseur de solutions de sécurité pour 80 pour cent des transactions bancaires dans le monde. Hong Kong est le centre de ses opérations en Asie-Pacifique. Le groupe y emploie près de 350 personnes, couvrant également le Japon, la Corée du Sud, l’Asie du Sud-Est et la Nouvelle-Zélande.

Une stratégie qui a fait ses preuves

En 2015, Richard Mallett, vice-président du service Systèmes d’informations critiques et cybersécurité de Thales en Asie-Pacifique, a dirigé un plan de développement qui aboutira à l’ouverture à Hong Kong d’un premier CSOC.

« L’assemblage et l’intégration du système se feront en France. Il sera expédié vers un centre de données sécurisé de Hong Kong, où il sera mis en œuvre par nos équipes locales », explique Richard Mallett. Ce CSOC, qui devrait être opérationnel dès le mois d’octobre, surveillera l’activité du système de clients dans l’optique de prévoir et prévenir les cyberattaques.

« Le marché est prêt pour les services à forte valeur ajoutée comme celui-ci », poursuit Richard Mallet. « Les risques de cyberattaque sont mieux compris, que ce soit par l’entreprise, l’administration ou les auditeurs. Les entreprises ne peuvent plus se contenter de pare-feu et de produits de sécurité ; il leur faut un écosystème de sécurité complet. »

Un besoin urgent

Pour les économies asiatiques en plein essor, où les systèmes d’information des entreprises sont de plus en plus vulnérables, il y a urgence. D’après Richard Mallet, « les acteurs locaux, tels que les fournisseurs d’énergie et les hôpitaux, les institutions financières, les fournisseurs de transport et les opérateurs de télécommunications, jouent un rôle économique essentiel, et les gouvernements du monde entier les considèrent comme des atouts stratégiques. Ces acteurs essentiels sont parmi les premiers concernés par les menaces qui peuvent peser sur l’intégrité de leurs systèmes informatiques. »

Le groupe Thales apporte à Hong Kong des compétences en cybersécurité développées en France.

Le lancement à Hong Kong de son premier CSOC à l’étranger va permettre à Thales de calibrer son offre aux besoins du marché local avant de la déployer en Asie-Pacifique. « Hong Kong est notre centre régional pour les solutions de sécurité », explique Richard Mallet. « Chaque fois que nous lançons un nouveau produit ou service, nous commençons par Hong Kong, car c’est là que se trouve l’essentiel de notre compétence et nous y avons une forte présence. »

Comme Thales fournit des solutions de sécurité à la majorité des institutions financières et à de nombreuses grandes entreprises de Hong Kong et domine le marché des opérations financières, son assise dans la ville est idéale et permet au groupe de saisir les occasions qui se présentent de l’autre côté de la frontière.

L’année dernière, la Chine continentale a ouvert ses portes aux entreprises étrangères de cartes de crédit afin d’instaurer pour la première fois un service de compensation bancaire. « Cette compétition signifie que la Chine est désormais l’un des principaux pays susceptibles de nous apporter de nouveaux clients, et notre présence à Hong Kong nous permet naturellement d’en tirer parti de façon idéale. C’est une excellente période pour le secteur de la cybersécurité à Hong Kong. »

Des services en plein développement

Important fournisseur de solutions informatiques stratégiques et de services de cloud privés auprès du secteur mondial des placements et des fonds spéculatifs, Eze Castle Integration a ouvert sa première branche hongkongaise en mai 2012. En août 2015, l’entreprise a renforcé son empreinte locale grâce à un service de conseil en cybersécurité et en sécurité informatique.

D’après Dean Hill, directeur exécutif d’Eze Castle Integration, les clients et les entreprises domiciliés à Hong Kong risquent fort d’être la cible d’activités frauduleuses, car la ville est la principale plate-forme financière asiatique. Au vu de la multiplication des cyberattaques au cours des 24 derniers mois, l’entreprise, selon lui, « a un devoir envers ses clients : leur fournir la meilleure visibilité et la plus haute protection possible. »

Personne n’est à l’abri

Les pirates visent des entreprises au hasard pour différentes raisons, pécuniaires ou même personnelles.

« Les pirates ont également recours à des techniques de plus en plus élaborées pour accéder à des informations privées de grande valeur », explique-t-il. « Les entreprises, en plus de mettre en place plusieurs niveaux de technologies de sécurité, doivent instaurer une culture de la sécurité où la priorité doit être de sensibiliser et de former les employés. Il est essentiel de veiller à la formation des employés pour réduire les risques d’insécurité et protéger les données les plus importantes d’une entreprise. »

Une demande en hausse

Le bureau new-yorkais d’Eze Castle Integration, qui assoit sa présence à Hong Kong dans le secteur de la cybersécurité.

Dean Hill estime que s’implanter à Hong Kong était une bonne initiative. Son entreprise est ainsi passée de trois à neuf employés en deux ans.

Il décrit Hong Kong comme un marché à fort potentiel. Son entreprise étend ses services aux clients de la région installés dans la ville et à d’autres clients internationaux plus importants, implantés en Asie. « Hong Kong est un marché émergent pour Eze Castle Integration, et nous continuons à investir dans nos produits et nos services pour la région. Nous restons ainsi leaders de l’externalisation informatique auprès des fonds spéculatifs et des investisseurs alternatifs. »

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