MtoM Mag - Le journal de l'MtoM.

Une nouvelle étude mondiale signée Economist Impact et mandatée par Kinaxis® Inc. révèle que 59 % des entreprises françaises ont accéléré le déploiement de l’intelligence artificielle pour faire face aux droits de douane, à l’inflation et aux incertitudes géopolitiques. Cependant, un écart significatif subsiste entre leurs ambitions en matière d’IA et la réalité de sa mise en œuvre.

Bien que l’expérimentation de l’IA soit quasi généralisée en France (98 % des entreprises), seules 7 % disposent aujourd’hui des capacités nécessaires pour prendre des décisions en temps réel. Pourtant, 69 % d’entre elles anticipent que l’IA aura un impact majeur dans ce domaine à l’avenir et 78 % estiment que l’IA n’est pas seulement utile mais permet de créer un avantage compétitif.

Dans le même temps, les dirigeants ont tendance à sous-estimer les nouveaux risques et la complexité que l’IA peut introduire. Les équipes sont, quant à elles, davantage confrontées aux réalités du terrain : l’effort à fournir, la conduite du changement ou encore les défis techniques à surmonter pour transformer l’ambition autour de l’IA en résultats concrets au quotidien.

« La disruption n’est plus un phénomène ponctuel, elle est devenue structurelle. Et l’IA s’impose désormais comme le principal moteur de cette capacité d’adaptation », explique Fab Brasca, Senior Vice President, Market Strategy and Product Management chez Kinaxis. « Dans un monde soumis en permanence à des turbulences géopolitiques et économiques, les entreprises ne peuvent plus se contenter de faire des tests isolés ou de suivre les effets de mode. Celles qui réussiront à orchestrer l’intelligence à l’échelle de l’entreprise, par la transformation de leurs données en décisions continues, seront celles qui parviendront à transformer la volatilité en avantage stratégique/compétitif. »

L’adoption progresse, mais l’action ne suit pas

L’adoption de l’IA varie fortement selon les cas d’usage, révélant à la fois les domaines prioritaires pour les entreprises et les angles morts encore critiques. Aujourd’hui, 91 % des entreprises françaises déclarent avoir pleinement intégré l’IA pour l’analytique prédictive, qui constitue le principal cas d’usage, soit le taux le plus élevé relevé par l’étude.

En revanche, moins de 6 % des entreprises françaises considèrent l’IA comme pleinement intégrée pour un usage destiné à la détection des anomalies ou anticiper les perturbations géopolitiques.

Dans le même temps, la pression économique renforce l’urgence d’agir, alors que les entreprises font face à un contexte géopolitique de plus en plus incertain. 95 % des entreprises françaises indiquent que les instabilités politiques ont augmenté leur propension à répercuter la hausse induite sur les consommateurs. 97 % d’entre elles ont signalé que l’incertitude géopolitique avait augmenté le risque de perturbations de l’approvisionnement tandis que 94 % ont affirmé que la disponibilité de certains composants avait diminué.

Au niveau mondial, un véritable fossé se creuse entre l’optimisme affiché par les dirigeants et la réalité de l’exécution au quotidien. Les deux tiers des dirigeants de la C-suite s’attendent à ce que l’IA génère un retour sur investissement en moins de douze mois. Toutefois, moins de la moitié des managers de niveau intermédiaire partagent cette attente.

Les contrastes régionaux sont nets

En Asie-Pacifique (81 %) et en Europe (78 %), les dirigeants déclarent une accélération de l’adoption de l’IA plus rapide qu’en Amérique du Nord (57 %).

Ils y décrivent aussi une dynamique d’investissement plus forte dans l’IA, avec 38 % des dirigeants européens et 31 % en Asie-Pacifique qui signalent une poussée des investissements, contre seulement 22 % en Amérique du Nord, ce qui reflète des différences de réglementation et d’appétence au risque

Mais même dans les régions les plus en pointe, l’adoption reste superficielle : seulement 11 % des entreprises utilisent l’IA pour la modélisation de scénarios et 3 % pour le suivi des risques géopolitiques.

Angle mort : préparation et gouvernance

Alors que l’IA s’impose comme un outil stratégique pour les entreprises, il existe un fossé entre ambition et préparation. Moins d’un dirigeant sur quatre anticipe une hausse des risques liés à l’IA dans les trois prochaines années, ce qui souligne un décalage majeur entre la confiance affichée et les capacités réelles des organisations. Les entreprises déploient rapidement l’IA pour faire face aux chocs géopolitiques et économiques, mais la plupart négligent encore les fondamentaux : préparation des données, gouvernance et responsabilité, qui feront la différence entre un investissement réellement rentable et un simple effet d’annonce.

Passer de l’automatisation à l’adaptation dans la nouvelle ère agentique

Moins d’une organisation sur dix a commencé à explorer l’IA agentique. C’est pourtant là que se situe la prochaine frontière : faire de l’IA le socle de l’adaptabilité, où agents et humains orchestrent ensemble, en continu, de façon sécurisée et en contexte. Grâce à la planification en simultané et à des garde-fous solides en matière de gouvernance, chaque recommandation est explicable, chaque action est traçable et chaque décision reste alignée sur les objectifs business.

Les enseignements de l’étude renforcent cette vision. La véritable résilience ne consiste pas à automatiser pour l’efficacité en soi, mais à s’adapter intelligemment. C’est toute la différence entre une IA qui se contente de réagir aux disruptions et une IA qui permet aux organisations de garder une longueur d’avance. Ce futur repose sur une orchestration agentique, où planification et exécution avancent de concert pour transformer la volatilité en capacité d’anticipation et faire de l’adaptabilité un moteur de croissance.

https://www.kinaxis.com